On en sait davantage sur l’attaque perpétrée hier contre une patrouille conjointe de la MINUSMA et de l’armée malienne, dans la région de Ménaka. Selon nos informations, c’est aux alentours de 4 heures du matin que la patrouille est tombée dans une embuscade. Le mode opératoire utilisé est très connu : l’explosion d’une mine au passage d’un des véhicules et des échanges de tirs à l’arme automatique.
Le convoi avait été attaqué près d’Indelimane, alors qu’il tentait d’apporter une assistance médicale aux populations dans la zone. Les casques bleus visés par cette attaque étaient pour la plupart, sinon tous, du contingent nigérien de la MINUSMA.
Ainsi, on en sait plus sur l’identité des trois casques bleus nigériens tués. Il s’agit du Sergent-chef Mouctarou Hassane, un infirmier du Bataillon du quartier général (BQG), du Sergent Tinni Kando, un pointeur de la 421e CCAS et du 2e Classe Issoufou Mainassara, un tireur du 54e BIA. Cette attaque a également causé la blessure de 15 casques bleus nigériens dont certains grièvement. La MINUSMA a indiqué avoir causé des pertes dans les rangs des assaillants, sans donner plus de précision.
Aucune revendication n’a encore été faite, mais cette zone est très sollicitée par les éléments proches d’Adnan Abou Al-Walid Al-Sahraoui, autoproclamé chef de l’Etat islamique au Grand Sahara. Ces derniers commettent des attaques contre les soldats stationnés de part et d’autre de la frontière nigéro-malienne. Les membres de ce groupe sont pour la plupart des rescapés du Mouvement pour l’Unité et le Djihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) qui opéraient notamment dans la région de Gao, lors de l’occupation du Mali, en 2012. Après la guerre de reconquête des régions du Nord du Mali, en janvier 2013, ce groupe a fusionné avec les Signataires par le sang de Mokhtar Belmokhtar, pour former Al-Mourabitoune. En 2015, alors que l’Etat islamique tentait de plus en plus de s’implanter dans la région sahélienne après sa débâcle en Syrie et en Irak, un proche lieutenant de Belmokhtar, Al-Sahraoui annonce son allégeance à l’EI qui tarde à le reconnaitre malgré les attaques perpétrées.