Le dimanche 12 janvier dernier, la CMA et la Plateforme ont signé un accord prévoyant un cessez-le-feu dans la région de Ménaka. C’était devant les présidents de ces deux regroupements de mouvements signataires de l’Accord respectivement Bilal Ag Acherif et Fahad Ag Almahamoud. La signature de ce document s’est déroulée a été placée sous la présidence du gouverneur de la région de Ménaka, Daouda Maïga. Lequel était entouré pour la circonstance des représentants de l’Opération Barkhane et de la MINUSMA, du président du conseil supérieur des Imghads et Alliés Elhaj Gamou, des autorités locales, des chefs de fractions et leaders religieux de la région de Ménaka.
Ce document met donc un terme à la tension née le samedi 21 décembre dernier suite à l’assassinat du chef d’état-major du Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA-D), membre de la Plateforme, Saydima Ag Maghana. Il a été tué alors qu’il était venu s’informer des raisons de la présence d’éléments armés de la CMA près de la localité d’Inchinanan, relevant de la commune d’Anderamboucane, dans la région de Ménaka. Un acte qui a été suivi d’accrochages entre les deux camps à l’issue desquels plusieurs combattants de la CMA seront abattus. Cette situation a provoqué des affrontements dans la région de Ménaka malgré l’appel au calme de la MINUSMA. Ce qui n’a pas permis de faire baisser les tensions car la moindre étincelle pouvait être synonyme de reprise des hostilités.
Ainsi, à la faveur de cet nouvel accord initié par le gouverneur de la région de Ménaka et signé par les responsables militaires des deux camps à savoir Mahamad Ag Bachir pour la plateforme et Achafaghi Ag Bohada pour la CMA, ils se sont engagés à faire taire les armes. Ce document prévoit des arrangements sécuritaires dont la mise en place de patrouilles conjointes pour la sécurisation des personnes et des biens dans la zone. Ces patrouilles seront placées sous la présidence d’un comité de sécurité dans lequel figureront les éléments de la Plateforme et de la CMA. Une commission d’enquête a également été mise en place afin d’élucider les circonstances dans lesquelles ces violences ont repris et de situer les responsabilités. Aussi, il a été prévu de dédommager les victimes collatérales de cette reprise des violences. Sans compter la mise en place d’un comité chargé de prévenir et gérer pacifiquement tout différend. De même qu’il a été interdit la circulation des motos à partir d’une certaines heures.
Reste à savoir si ces nouveaux arrangements sécuritaires permettront le retour de la paix lorsqu’on sait que ce n’est pas la première fois que le cessez-le-feu est violé dans cette zone à chaque passage des éléments armés de la CMA.