Finalement, les autorités nigériennes sont parvenues à réconcilier le GATIA (Plateforme) et le HCUA (CMA) qui étaient au bord de l’affrontement autour de la gestion de Kidal. Ainsi, après d’âpres discussions, ces deux mouvements ont signé un accord, le dimanche 17 juillet dernier, dans lequel ils s’entendent sur la gestion commune des affaires politiques, économiques et sécuritaires de la ville de Kidal.
Il convient de rappeler que c’est le Premier Ministre nigérien Brigi Rafini, qui entretient des liens très étroits avec des personnalités de la région, qui s’est personnellement investi pour désamorcer cette crise. Laquelle a failli faire voler en éclat tous les accords antérieurs notamment ceux relatifs à la cessation des hostilités.
Selon le nouveau document signé par les deux parties (Algabass Ag Intalla pour la CMA et Henoune Ould Ali pour la Plateforme) sous la supervision du ministre d’Etat, ministre nigérien de l’Agriculture et de l’Elevage, les acteurs s’engagent à « faire baisser les tensions entre les deux mouvements et permettre la poursuite de la mise en œuvre de l'accord d'Alger ».
Ainsi, au plan sécuritaire, les deux parties se sont engagées à : prendre des dispositions immédiates pour faire baisser la tension à Kidal et gérer de façon collégiale la sécurité à Kidal y compris les check points. S’y ajoutent des arrangements pour une gestion commune et pacifique des questions économiques et politiques. C’est dans ce sillage, qu’elles ont promis de dépêcher une mission conjointe chargée de veiller sur la mise en œuvre des dispositions de cet accord. De même qu’elles s’engagent à contribuer significativement à l’accélération de la mise en place des Autorités intérimaires et l’opérationnalisation du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) et des patrouilles mixtes.
Gestion consensuelle et pacifique
Contrairement à ce qui avait été annoncé, aucun représentant du gouvernement malien n’était présent à cette rencontre. De quoi faire craindre à certains que cet accord ne connaisse le même sort que celui d’Anefis signé en octobre 2015. On se rappelle qu’à travers ce document, les mouvements de la CMA et Plateforme s’étaient engagés à ne plus s’affronter et à gérer de façon consensuelle et pacifique certaines localités telles que la ville de Kidal. Pour autant, cela n’a pas empêché au HCUA qui contrôle la ville de mener la vie dure aux éléments du GATIA qui ont voulu être associés dans la gestion. Déjà, même l’entrée du GATIA dans la ville de Kidal, au mois de février dernier, avait été considérée comme une menace par le HCUA qui y voyait comme un affront à son autorité. La dernière crise, qui vient de connaitre son épilogue à Niamey, est née de la volonté des éléments du GATIA de ne pas être considérés comme étant des étrangers chez eux et d’être associés dans la gestion des affaires de la ville, conformément à l’Accord d’Anefis. Ainsi, l’on constate qu’à chaque fois, c’est lors de la mise en application des engagements que l’entente entre les parties concernées vole en éclat.
Espérons que les dispositions de ce dernier document seront appliquées rigoureusement afin que la paix revienne de façon durable.