La MINUSMA ferme ses derniers camps et quitte le Mali Des manœuvres diplomatiques au Mali

MINUSMA: Les carences opérationnelles de la mission étalées par Ban Ki-moon

Par kibaru

Dans son dernier rapport sur la situation au Mali remis au Conseil de sécurité, le secrétaire général des Nations unies a révélé l’existence de nombreuses difficultés dans l’application de l’Accord de paix entre les mouvements armés présents dans le nord du pays et les autorités maliennes. De même qu’il a déploré le fait que des groupes armés terroristes tels qu’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Tombouctou), Ansar Dine (Kidal) et le Front de libération du Macina (Mopti) détiennent toujours une capacité de nuisance. Selon lui, l’objectif de ces groupes n’est autre que de saper le processus de paix en visant tous les acteurs qui y sont impliqués. Cela, à travers des « menaces et les campagnes d’intimidation » et des « attaques ciblées ». Il a mis en garde sur l’intensification de la coopération entre ces groupes terroristes qui n’opèrent pas seulement qu’au Mali, mais aussi au Sahel et même au-delà.

C’est dans ce cadre qu’il a indiqué qu’au cours de la période du 17 décembre 2015 au 18 mars 2016, pas moins de « 20 attentats terroristes et actes d’extrémisme violents » ont été commis contre la Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation du Mali (MINUSMA). Dans ce rapport, il est dit que ceux-ci qui ont coûté la vie à 7 Casques bleus, sont « de plus en plus sophistiqués », car ils sont perpétrés « au moyen de roquettes ou de mortiers, d’engins explosifs improvisés ou de véhicules piégés conduits par des kamikazes ».

Evoquant l’incapacité de la MINUSMA à faire face à cette situation dans l’état actuel, il a fait savoir que la composante militaire ne compte à ce jour que 10.698 soldats, soit 95% de son effectif autorisé (11.240 militaires). L’Allemagne, qui avait promis de déployer 650 hommes en novembre dernier, n’en compte que 18 personnels. Cette montée en puissance du contingent allemand est attendue cet été.

Par ailleurs, la capacité militaire de cette mission demeure toujours très limitée, comme l’indique ce rapport. Elle ne dispose toujours pas d’un bataillon spécialisé en convois de combats, d’une compagnie de protection de la Force, d’une unité d’hélicoptères d’attaque et d’une unité moyenne d’hélicoptères militaires équipés pour les vols de nuit. 

Pire, dans ce document, il est signalé que la MINUSMA est sous-équipée en véhicules blindés de transport de troupes. Sur les 324 nécessaires à cette force, elle a urgemment besoin de 91 véhicules pour atteindre le nombre initialement prévu, en sus des 43 qui doivent être remplacés, soit un déficit de 134 véhicules.

Aussi, le rapport fait ressortir des « préoccupations » récurrentes au sujet de la « capacité opérationnelle de certaines unités d’infanterie en raison d’une pénurie de matériels appartenant aux contingents et de matériels de soutien logistique autonomes répondant aux normes de l’Organisation (moyens inférieurs à 60 % des besoins pour 11 contingents) ».

Cette situation compromet dangereusement la mission déjà très critiquée par bon nombre de Maliens qui ne voient pas son utilité. Raison pour laquelle les autorités maliennes ne cessent de monter au créneau pour demander qu’une force combattante soit intégrée au sein de cette mission pour lui permettre de lutter plus efficacement contre le terrorisme.