Moussa Ag Acharatoumane est un ancien porte-parole du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, ex-rébellion et membre de la Coordination de l’Azawad) et fondateur du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA). Il nous explique dans cet entretien les raisons de sa dissidence avec d’autres acteurs politiques, tribaux et militaires de la CMA, et comment il compte rester dans le cadre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger.
Liberté : Pourquoi avez-vous décidé de quitter le MNLA et de lancer un nouveau mouvement ?
Moussa Ag Acharatoumane : Quitter le MNLA n’est pas une décision personnelle, encore moins individuelle. C’est un choix collectif, car nous avons sous nos responsabilités des chefs coutumiers, des notables, des leaders religieux et des militaires. Et, c'est cet ensemble-là, après de longues réflexions, et, compte tenu aussi des événements récents (affrontements armés entre la CMA et Gatia, ndlr), auxquels nos organisations respectives n’ont pas pu faire face et protéger nos populations, qui nous a poussés à créer le MSA. Cela sans oublier le manque de solidarité flagrante affiché dans certains cas. Cet ensemble a décidé d’apporter un équilibre dans la gestion de nos organisations.
La mise en œuvre de l’accord d’Alger est déjà lancée. Et le MSA n’en est pas signataire. Allez-vous donc rejoindre la CMA ou la Plateforme ?
Nous sommes naturellement des leaders politiques et militaires connus au sein de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui regroupe plusieurs mouvements que nous avons créés à Rome. Nous avons contribué à l’agrandir (cette coordination, ndlr) jusqu'à la signature de l’accord (d’Alger), dont nous sommes des acteurs à part entière. Notre nouvelle organisation s’inscrit dans la logique de ce qui nous a toujours animés au sein du MNLA, du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), à savoir le combat pour notre peuple et l’Azawad en entier. Des discussions doivent avoir lieu entre nous et nos amis et c'est à la suite de cela que nous allons l’équilibrer pour avancer ensemble.
Pourquoi le choix de Ménaka au lieu de Kidal pour lancer le MSA ?
C’est parce que les fondateurs et les partisans du MSA sont majoritairement issus de la région de Ménaka et de Gao.
Liberté Algérie