La semaine dernière a été marquée par la publication d’un rapport de l’International Crisis Group interpellant les autorités maliennes sur la nécessité d’ouvrir le dialogue avec certains djihadistes. Seule voie, selon cette organisation, pour le retour de la paix et de la stabilité.
Pourtant, jusqu’ici, les plus hautes autorités du pays avaient rejeté une telle initiative préconisant plutôt un renforcement des mesures sécuritaires dans certaines zones du pays dont le centre où les violences font rage. Une situation marquée par une impasse militaire et le cycle infernal de violences intercommunautaires. Rappelons que cette proposition de dialogue avait déjà été faite par plusieurs voix à l’intérieur du pays dont les participants à la conférence d’entente nationale, tenue en avril 2017. Dans la foulée, le chef de la Katiba d’Ançar Dine du Macina, Amadou Koufa avait même posé trois conditions pour l’amorce de ce dialogue. Pour ce faire, il avait exigé le départ de la force Barkhane et celle de la MINUSMA en terre malienne ainsi que des négociations directes avec l’ancien président de l’Assemblée nationale du Mali, le Pr Aly Nouhoum Diallo, figure emblématique de la communauté peule. Et, même là, les plus hautes autorités du pays, n’ont pas approuvé une telle démarche. C’est dire que toutes les initiatives dans ce sens étaient vouées à l’échec.
Toutefois, avec cette sortie de l’ICG, les cartes semblent rebattues. En effet, outre la poursuite des opérations militaires dont le désarmement des milices, les portes du dialogue ne sont pas totalement fermées. Ainsi, selon le ministre de l’Administration territoriale, Boubacar Alpha Ba qui s’exprimait sur les antennes de RFI, « Nous sommes d’accord sur le principe et nous y travaillons déjà ». Il a soutenu que dans le centre du pays, de telles initiatives existent déjà à travers un cadre mis en place par les représentants de la chefferie locale traditionnelle. Actuellement, ce sur quoi l’Etat se penche c’est de donner un aspect plus formel à cette initiative afin qu’elle produise les résultats escomptés.
Signalons que le Mali s’est également doté d’une politique nationale de lutte l’extrémisme violent et la radicalisation qui prévoit également avec les individus qui ont choisi cette voie. La question qui se pose maintenant est de savoir si les partenaires occidentaux du Mali seront favorables à une telle démarche qui serait synonyme de la fin de toutes les opérations militaires extérieures en cours dans le pays.