Dans une interview accordée à nos confrères de RFI, le représentant du commandant de la force Barkhane au Mali, le colonel Jean-Bruno Despouys est revenu sur les actions menées par les forces françaises pour lutter contre le terrorisme au Mali. Pour lui, le chef du mouvement terroriste Ançar Dine demeure la cible prioritaire pour l’Opération Barkhane. Dans le même sillage, il a indiqué que les efforts des forces françaises sont également portés sur le groupe dirigé par le terroriste ainsi que sa zone d’influence. Il a mis l’accent sur le fait que tous les groupes terroristes et leurs meneurs qui opèrent au nord du Mali sont également des cibles de Barkhane.
Bien qu’ayant été réduite, il a tout de même reconnu que l’activité terroriste est loin d’être terminée. Selon lui, au nord du Mali, ce sont surtout dans les zones frontalières qu’il y a plus d’attaques terroristes. Raison pour laquelle il a mis en exergue la coopération transfrontalière entre les pays du G5 Sahel à savoir : le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad. Ce qui a permis de limiter les flux logistiques des groupes terroristes. Le représentant du commandant de la force Barkhane au Mali a insisté sur le fait que cette coopération est la seule manière pour tarir les sources de financement du terrorisme dans le Sahel.
Toutefois, il n’a pas manqué de signaler qu’à elle seule, la force Barkhane ne peut venir à bout du terrorisme. D’où son appel à un plus grand soutien de la part de la communauté internationale pour envisager une action bien plus globale. C’est notamment dans ce cadre que s’inscrivent les initiatives diplomatiques, politiques et économiques.
S’agissant de la situation précaire qui prévaut au centre du pays devenu l’épicentre du terrorisme au Mali avec les sorties meurtrières menés par des éléments de l’ex-Front de Libération du Macina devenu Katiba d’Ançar Dine du Macina du terroriste Amadou Koufa, le colonel Jean-Bruno Despouys a souligné que l’Opération Barkhane ne s’interdit pas de basculer ses efforts. Tout en précisant qu’il y a d’autres forces qui opèrent dans cette zone telles que des militaires maliens et des casques bleus de la MINUSMA.
Pour de nombreux observateurs, cette partie du territoire malien ne semble pas être une priorité pour la force Barkhane qui a concentré ses efforts dans la région de Kidal pour resserrer l’étau autour de Iyad Ag Ghali. Raison pour laquelle la situation sécuritaire dans cette zone est de plus en plus alarmante. Idem pour d’autres régions comme Gao et Tombouctou où les forces françaises ont baissé la garde. D’où les nombreux actes terroristes perpétrés ces derniers temps. S’y ajoute le fait que la population ne collabore pas assez dans cette traque contre les terroristes.