Ouverture hier des travaux de la 10e session du Comité de Suivi de l’accord sur fond de tension

Par kibaru

Malgré la forte tension qui prévaut sur le processus de paix suite aux affrontements meurtriers de Kidal, en fin de semaine dernière, entre le GATIA et la CMA, les travaux de la 10e session du Comité de suivi de l’accord se sont ouverts hier. Trois points étaient inscrits à l’ordre du jour à savoir le mécanisme et les modalités pratiques de la mise en place des autorités intérimaires, le Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) et la situation à Kidal où les forces du GATIA ont été chassées par celles de la CMA après des combats qui ont fait de nombreux morts.

S’agissant de ce dernier point, il a été convenu de le trancher en coulisse, car l’exposer sur la place publique pourrait susciter des frustrations et entrainer d’autres déchirures. La formule qui est préconisée serait que la médiation internationale rencontre séparément la CMA et la Plateforme avant que ces deux ne se retrouvent pour faire la paix dans cette région. Pour l’heure, c’est surtout la question du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) qui a reçu une attention particulière. En effet, le gouvernement entend d’abord commencer par la région de Gao où des véhicules ont déjà été mis à disposition. Un avis que ne partagent pas les mouvements pour qui il faut avant tout déployer ces patrouilles mixtes dans toutes les régions du Nord ensemble.

La Médiation avait proposé à la partie gouvernementale et aux mouvements armés de se retrouver dans l’après-midi d’hier pour trancher cette question de façon consensuelle et rendre leur conclusion ce matin. Il nous est revenu que la délégation gouvernementale a boycotté la rencontre d’hier sans donner d’explication.

Divergences de vues

Concernant l’installation des autorités intérimaires, il y avait des divergences entre les deux camps. Le gouvernement voulait que celles-ci soient mises en place sans tenir compte du calendrier du déploiement des patrouilles mixtes dans le cadre du MOC. Alors que pour les mouvements cet aspect sécuritaire est un préalable à l’installation desdites autorités. L’autre inquiétude soulevée par ces mouvements c’est surtout le financement de ces structures. Le gouvernement dit avoir dégagé un budget sans communiquer sur le montant ni sur les rubriques à financer. Ainsi, il y a donc de nombreuses questions en suspens. Reste à savoir si la journée d’aujourd’hui suffira à tout aplanir.