Cela fait quelques jours qu’une importante délégation du Cadre Stratégique Permanent (CSP) séjourne au Niger. Cette délégation a d’ailleurs été reçue en audience, le mardi 4 octobre dernier, par le Président du Niger, Mohamed Bazoum. Il a surtout été question de paix, de sécurité, de réconciliation et de stabilité.
Signalons que cette délégation du CSP est conduite par son président, Bilal Ag Acherif. Elle est notamment composée du vice-président, Fahad Ag Almahmoud, de son Porte-parole, Moussa Ag Acharatoumane, de son Secrétaire Permanent Moulaye Ahmed Ould Moulaye Regani Haidara, de son Chargé à la réconciliation, Alghabas Ag Intala et de son chargé des relations extérieures, Mohamed Ag Acharif. Plusieurs sujets étaient à l’ordre du jour de cette audience à savoir le contexte politique et sécuritaire au Sahel, l'accord d'Alger dont la mise en œuvre connait des lenteurs et la réconciliation entre les membres des différents mouvements impliqués dans le processus de paix au Mali. Au cours de cette audience, il a aussi été insisté de la nécessité d’aider le Mali à retrouver la paix et la stabilité.
Il est important de rappeler que le Cadre stratégique permanent (CSP) a été créé, en avril, à Bamako, par la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) et la Plateforme des mouvements du 14 juin 2014 d'Alger, à l'issue d'une rencontre de deux jours tenue sous l'égide de l'Organisation non gouvernementale italienne "ARAPACIS".
Sa création fait suite au constat actuel lié à la détérioration de la situation sécuritaire au Sahel en général et au Mali en particulier, singulièrement dans les régions du Nord du Mali. Le CSP se fixe comme objectif de concrétiser la mise en synergie des efforts en faveur de la mise en œuvre diligente de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d'Alger. Il s’agit aussi de réaliser une meilleure cohérence dans la prise en compte des aspirations des populations.
Après sa première grande réunion tenue à Kidal, en juillet dernier, le CSP s’est doté d’un comité d'orientation politique, un conseil consultatif et des bureaux régionaux. Ces organes travaillent à propulser le CSP en avant. Le CSP a notamment pris position dans le débat actuel autour d’une éventuelle venue des mercenaires russes de la société privée Wagner. En effet, cette structure prône la concentration des efforts sur la reconstruction de l'armée. Pour elle « aucune armée d'un pays ami, frère ou allié ne pourra se substituer à une armée nationale composée de l'ensemble des fils du pays ».
Dans le même sillage, le CSP s'est engagé fournir davantage d’efforts pour booster la mise en œuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d'Alger, opérationnaliser les mécanismes conjoints de la lutte contre l'insécurité sous toutes ses formes afin de garantir la libre circulation des personnes et des biens ainsi que prendre en compte les aspirations des populations.
A noter aussi que bien avant son élection à la tête du Niger, le président Mohamed Bazoum s'est toujours impliqué personnellement pour une entente et une réconciliation dans le Nord du Mali. C'est ainsi que lors de son investiture, en avril 2021, il a invité les représentants des différents mouvements armés impliqués dans le processus de paix au Mali.