La coordination des femmes d’Ansongho, présidée par Mme Diallo Amaimoune Touré a initié en novembre dernier une rencontre inter et intra-communautaire. A cette occasion, le ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed qui s’est déplacé pour la circonstance a offert aux femmes d’Ansongho 8 millions de FCFA. Un montant destiné à les soutenir à rétablir la paix et le vivre-ensemble à travers des activités génératrices de revenus. C’était en présence de plusieurs élus de la région, des membres de la CVJR, du chef du bureau de la MINUSMA, des notabilités et plusieurs personnalités. Beaucoup ont cependant déploré l’absence du député du cercle, Abdoul Malik Diallo.
Pour la première véritable visite d’un ministre de la République dans cette localité située à environ 1400 km de Bamako, depuis la fin de l’occupation, il fallait bien mettre les petits plats dans les grands. C’est ainsi que les femmes du cercle d’Ansongho regroupées au sein de la Coordination des organisations féminines du Mali (COFEM) ont rassemblé toutes les communautés de la région de Gao. Ce, en vue en vue de les engager dans la dynamique de paix, suite à la signature de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. L’objectif de cette rencontre est d’amorcer un dialogue direct et franc entre toutes les communautés de la région afin d’instaurer un climat de confiance et de paix.
Lançant les travaux de ladite rencontre, le ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, très ému par l’accueil triomphal qui lui a été réservé depuis l’entrée de la localité de Bara – 20 km d’Ansongho – a remercié les femmes du cercle pour avoir pris cette initiative. C’est ainsi qu’il s’est dit peu surpris au regard des efforts de la présidente de la coordination des femmes d’Ansongho, Mme Diallo Amaimoune Touré. Laquelle n’avait pas hésité à se déplacer au camp des réfugiés maliens au Niger pour en ramener certains afin d’amorcer la marche vers la paix et le vivre-ensemble. Pour le ministre Zahabi, l’heure n’est plus à l’explication de l’accord mais à son appropriation par les communautés en vue de sa mise en application rapide. Pour une meilleure utilisation du montant de 8 millions accordé aux femmes d’Ansongho, le ministre les a invitées au travail afin de développer le pays. Avant d’appeler à une union sacrée pour préserver l’unité du pays et sa cohésion qui lui garantissent une paix définitive. Il a aussi profité de l’occasion pour mieux expliquer le fonctionnement de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation. Celle-ci aura pour mission de réconcilier les Maliens, en leur faisant connaitre la vérité et en leur rendant justice à travers des dédommagements et le pardon. Avec un mandat de 3 ans à l’issue desquelles un rapport sera présenté au chef de l’Etat sur les plaintes des civils et militaires, elle aura des bureaux à Kidal, Gao, Tombouctou et Mopti.
Auparavant, c’était au tour de Mme Diallo Safietou Almaimoune Touré, présidente de la COFEM-Ansongo, de se réjouir de la présence du ministre de la Réconciliation nationale à cette rencontre. Elle l’a aussi remercié au nom de toutes les femmes du cercle « pour son soutien personnel constant et l’appui de son département ayant permis de réaliser le rêve des femmes d’Ansongo pour s’asseoir ensemble, se parler et instaurer la paix à travers la tenue de cette rencontre intercommunautaire ». Elle a également adressé ses reconnaissances à la MINUSMA tout en lui assurant de la mobilisation des femmes du cercle dans la mise en œuvre des programmes à venir en faveur de la paix à Ansongho. Quant au maire de la commune, il a rappelé que cette rencontre fait suite au forum de juin 2014 au cours duquel des bases solides en termes de réconciliation et de vivre ensemble ont été jetées. Il a sollicité l’appui de l’Etat en vue de répondre aux réels besoins de la population en termes d’emplois, de sécurité, de desserte de la ville en eau et en électricité.