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Plus de deux semaines après sa mort: AQMI confirme la mort de son émir au Mali

Par kibaru
Droukdel au milieu entre Nabil Makhloufi (à droite) et Djamel Okacha (à gauche)

C’est à travers une compilation d’images de plusieurs minutes avec la voix du chef du comité politique et des médias, Abu Abd Al-Ilah Ahmad, Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) a confirmé la mort de son émir Abdelmaleck Droukdel « au Nord du Mali suite à une frappe de la France ».

On se rappelle que la mort de l’émir d’AQMI avait été annoncée par l’état-major français des suites d’une opération menée, le 3 juin dernier, à Talhandak, localité située dans le cercle de Tessalit, région de Kidal, près de la frontière algérienne. Il a été abattu en compagnie de 5 autres personnes dont le chargé de la coordination et de la propagande de cette nébuleuse d’AQMI, Toufik Chaïb, son chauffeur et deux de ses gardes du corps. Selon des images diffusées par l’armée française sur cette frappe, l’on apprend aussi que Droukdel et ses accompagnateurs étaient descendus d’un véhicule 4x4 blanc pour bivouaquer. D’autres sources nous ont aussi indiqué qu’ils étaient dans la zone pour participer à une réunion de djihadistes convoquée par le chef du JNIM, Iyad Ag Ghali.

En tout état de cause, la confirmation de la mort de Droukdel a été faite par la nébuleuse, elle-même. Déjà, depuis le 6 juin dernier, un cadre de cette nébuleuse avait confirmé cette info à un journaliste de France 24. Dans cette nouvelle confirmation, l’orateur Abu Abd Al-Ilah Ahmad, a aussi diffusé une image de Droukdel en compagnie de deux autres cadres algériens d’AQMI décédés, eux-aussi. Il s’agit de Nabil Makhloufi tué dans un accident de voiture, le 9 septembre 2012 à environ 200 km à l’ouest de Gao, alors qu’il se rendait à une rencontre des djihadistes  et Djamel Okacha, chef de l’Emirat du Sahara, abattu par une frappe française en février 2019 près de Tombouctou. 

Il faut rappeler que le chef du comité politique d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI)Abu Abd Al-Ilah Ahmad n’est pas à sa première sortie. Dans un appel publié en 2017, il avait appelé «  les diasporas malienne, nigériane, algérienne et tunisienne en France à mener le djihad contre les Français sur le sol français ». Dans ce nouvel appel faisant l’éloge funèbre de Droukdel diffusé par le bras médiatique d’AQMI Al-Andalous, Abu Abd Al-Ilah Ahmad   n’a pas donné d’infos concernant le remplacement de Droukdel sans doute pour des raisons de sécurité. Cela, même si de nombreuses sources estiment que ce successeur pourrait être l’actuel chef du conseil des notables d’AQMI, Abou Obeida Youssef al-Annabi. Ce dernier, figurant depuis septembre 2015 dans la liste noire des « terroristes internationaux », était devenu très visible depuis un certain temps. Dans une sortie médiatique en 2019, il déclarait une guerre ouverte et totale contre la France et rejetait toute réconciliation ou collaboration avec Daesch.

Pour l’heure,  Abu Abd Al-Ilah Ahmad a appelé les jeunes à s’inspirer de Droukdel « tombé arme à la main alors qu’il aurait pu se détourner de la cause djihadiste ». Il a également demandé aux dirigeant de la zone de s’inspirer du sort de Kadhafi, Ben Ali, Bouteflika ou Haftar lâchés par la France et la Communauté internationale après avoir été leurs alliés. Il a de même indiqué que la guerre contre la France se poursuivra tant que les soldats français resteront dans la région.