Les résultats provisoires du premier tour du scrutin présidentiel du 29 juillet dernier, ont été proclamés. Ainsi, pour la première fois depuis l’instauration de la démocratie et du multipartisme au Mali en 1991, un président sortant et candidat à sa propre succession est contraint à un 2e tour.
Du coup, malgré sa large victoire avec 41, 42 % de voix (1,3 million de voix), Ibrahim Boubacar Kéita affrontera, le 12 août prochain, Soumaila Cissé qui a recueilli 17, 80 % des voix (573 111 voix). A cet effet, il y a lieu de préciser que l’écart entre les deux adversaires de 2013 s’est creusé : IBK gagne 1,6 point, Soumi en perd 1,9. Un scénario déjà vu en 2013.
Par ailleurs, il faut noter que le taux de participation a baissé de 6 points par rapport à 2013 passant d’environ 46% à 43%. A noter aussi que sur les 8 000 462 inscrits, seuls 3 445 178 électeurs ont voté.
Avant le 1er tour du scrutin, une étude publiée par le site américain « Long War Journal » (LWJ) de FDD spécialisé dans les reportages relatifs à lutte contre le terrorisme, avait indiqué que la faible participation électorale du Mali est un signe évident de « détresse démocratique ». Signalons que le taux de participation aux élections présidentielles en Afrique de l'Ouest est en moyenne de 62%, mais seulement de 37% au Mali, où il atteint 46% en 2013. Toutefois, la recrudescence des violences armées notamment dans le centre et une partie du Nord prouvait que la participation de 2018 allait être inférieure ou à celle de 2013.
Ce scrutin a aussi été marqué par des violences armées au nord et au centre du pays. Dans plus de 700 bureaux le vote n’a pu avoir lieu à cause des incidents armés. Même une mission d’observation électorale de la CEDEAO a fait l’objet d’un braquage.
Dors et déjà, il faut indiquer que bien avant la proclamation des résultats provisoires, 18 des 24 candidats avaient annoncé qu’ils n’accepteraient pas « des résultats affectés par des irrégularités »
Le chef de l'opposition politique de l'opposition malienne, Somaïla Cissé, a rejeté les résultats de l'élection présidentielle, la qualifiant de "frauduleuse" et "le produit de violations flagrantes et de nombreuses violations".
Reste maintenant à savoir si malgré tout cela, il acceptera de participer au second tour de la présidentielle, prévu le 12 août prochain.