Du 6 au 8 octobre dernier, le ministre du Développement rural, Bocary Treta a présidé au Centre international de conférences de Bamako (CICB) l’atelier régional de lancement du projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS). Une rencontre à laquelle ont participé des ministres de l’élevage du Niger et du Sénégal, les représentants des institutions sous-régionales et internationales. A travers ce projet d’une durée de cinq ans et qui sera exécuté par le Comité permanent Inter Etats de Lutte contre la Sècheresse dans le Sahel (CILSS), plus de deux millions de pasteurs et d’agro-pasteurs de six pays (le Mali, la Mauritanie, le Sénégal, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad bénéficieront d’un financement de plus de 124 milliards de FCFA.
Ce projet, faut-il le rappeler, a été muri au cours d’un forum tenu en Nouakchott en octobre 2013 sur le développement pastoralisme sous l’égide sous l’égide de la République Islamique de Mauritanie, la Banque Mondiale, le CILSS et les organisations sous-régionales comme la CEDEAO et l’UEMOA. C’est lors de cette rencontre qu’une déclaration dite de Nouakchott a été élaborée. C’est ainsi qu’elle avait abouti au projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS). Le présent atelier organisé à Bamako visait donc à démarrer de façon effective les activités du PRAPS au niveau régional et international dans les six pays concernés et créer un cadre d’échange de partage d’informations autour des mécanismes de mise en œuvre du projet avec l’implication de tous les acteurs et à sensibiliser les parties prenantes sur les objectifs et résultats attendus du projet. Dans un mot prononcé pour la circonstance, le secrétaire exécutif du CILSS, Dr Djimé Adoum a rappelé que la déclaration de Nouakchott sur le pastoralisme appelait les parties prenantes à s’engager à sécuriser les modes d’existence et les moyens de production des populations pastorales et d’accroitre le produit intérieur brut des activités d’élevage d’au moins 30% dans les six pays concernés. Toute chose qui va contribuer à augmenter les revenus des pasteurs dans les 5 à 10 ans à venir. Il a aussi précisé que le PRAPS n’est pas isolé des autres programmes financés par la Banque Mondiale. D’où son appel aux pays bénéficiaires à créer la synergie et le partenariat nécessaire pour mutualiser leurs efforts.
Quant au représentant résidant de la Banque Mondiale au Mali, Pierre Kamano, a affirmé que l’envergure régionale et l’importance du pastoralisme dans le développement de l’élevage ont amené son institution à mobiliser 248 millions de dollars dont 47 millions pour les grands pays d’élevage comme le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad ; 30 millions pour le Burkina Faso et le Sénégal et 8 millions pour le CILSS qui assure la coordination régionale. Dans le cadre de la mise en œuvre du projet, il a annoncé que cette institution financière va appuyer le développement de l’enseignement supérieur, la construction et l’équipement de la faculté de l’élevage et médecine animale à l’université de Ségou.
De son côté, la directrice générale adjointe de l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE) Dr Monique Eloi a insisté sur la nécessité de préserver et soutenir politiquement les pasteurs. Même son de cloche chez le représentant du Commissaire chargé de l’Agriculture, de l’Environnement et des Ressources en Eau de la commission de la CEDEAO, Dr Lapodini Marc Atouga. Lequel a assuré, par ailleurs, que son institution ne ménagera aucun effort pour accompagner les Etats membres dans la mise en œuvre du projet. Selon le ministre du Développement rural non moins coordinateur du CILSS, Dr Bocary Treta, le secteur de l’élevage occupe une place importante dans l’économie des pays sahéliens. Rappelant qu’il représente 70% du produit intérieur brut agricole en Mauritanie, 35 à 40 % au Mali, au Niger, au Tchad et 25% au Sénégal. Il convient de signaler qu’au terme de la rencontre, les participants ont déclaré que la stratégie de mise en œuvre du PRAPS est orientée vers la mise en place d’une alliance solide pour soutenir le pastoralisme en rassemblant l’expertise et les ressources de l’ensemble des acteurs conformément aux priorités des pays en intégrant la dimension des dynamiques régionales.