La déclaration annonçant la mise en place de cette structure a été signée, le 8 mai dernier, à Bamako par Bilal Ag Acherif au nom de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) et Fahad Ag Almahmoud pour la Plateforme. Elle fait suite à la rencontre tenue deux jours plus tôt en Italie sous l'égide de l'Organisation non gouvernementale italienne "ARA PACIS". Rencontre placée sous la haute supervision du ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, Alhamdou Ag Ilyène et le chef de la diplomatie italienne, Luigi Di Maio au cours de laquelle une importante déclaration dite de « Rome » avait été signé entre la CMA et la Plateforme.
Rappelons que c’était là l’une des principales raisons de la visite première visite effectuée au Mali par le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, le 8 avril dernier.
A travers la déclaration signée à Rome, la CMA et la Plateforme, dans le cadre de leur collaboration pour la mise en œuvre de l’Accord, s’engagent aussi à lutter contre le trafic des êtres humains, notamment l’immigration clandestine. Quoi de plus normal lorsqu’on sait que le nord du Mali qui demeure l’une des destinations privilégiées de ceux qui se livrent à toutes sortes de trafics, notamment celui d’êtres humains à travers l’immigration clandestine. Une situation favorisée par l’absence de l’Etat et de ses services de cette partie du territoire national depuis de nombreuses années.
L’Italie dont les côtes sont situées sur la mer Méditerranée, subit de plein fouet les assauts des embarcations de migrants clandestins. L’objectif du gouvernement italien est d’aider les mouvements armés impliqués dans le processus de paix au Mali à mieux collaborer en vue d’assurer ensemble une plus grande sécurisation des régions du Nord qui sont très souvent utilisées comme zone de transit de tout type de trafic. Pour ce faire, l’Italie a également promis un appui de taille à ces mouvements pour encourager les efforts conjoints de relance de l’Accord issu du processus d’Alger. Cela en vue de réaliser des progrès dans le processus de stabilisation, de réconciliation et de lutte contre les flux migratoires illégaux dans le nord du Mali, en appui aux efforts de stabilisation menés par le gouvernement de transition.
Ainsi, à travers le Cadre Stratégique Permanent (CSP), la CMA et la Plateforme ont renouvelé leurs engagements à poursuivre « leurs efforts de réconciliation dans le but de sécuriser les populations et leurs biens ». Ces deux importants acteurs du processus de paix ont également lancé un appel aux autres mouvements afin qu’ils rejoignent le CSP. Lequel a comme objectifs « la concrétisation de la mise en synergie des efforts en faveur de la mise en œuvre diligente de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d'Alger" ; "l’opérationnalisation des mécanismes conjoints de lutte contre l'insécurité sous toutes ses formes afin de garantir la libre circulation des personnes et de leurs biens". Cela, en plus de "la réalisation d’une meilleure cohérence dans la prise en compte des aspirations des populations".
Pour y parvenir, le CSP compte sur le soutien de "toutes les communautés" et "tous les mouvements favorables à la paix et à la cohésion sociale". Le gouvernement malien et la Communauté Internationale à travers la Médiation internationale sont également invités à s’inscrire dans cette même dynamique. Pour l’atteinte de ses objectifs de stabilisation de la partie septentrionale du Mali, le CSP entend de finaliser la mise en place de ses organes à travers une grande rencontre prévue le 5 juin prochain à Kidal. D’ici là, les affaires courantes seront assurées par une direction provisoire composée d’un Président en la personne de Bilal Ag Acherif et d’un Vice-Président à savoir Fahad Ag Almahmoud. Le porte-parole de cette nouvelle structure est assuré par le dynamique Moussa Ag Acharatoumane qui n’est pas en terrain inconnu.