En prélude à la neuvième session du Comité de Suivi de l’Accord (CSA) prévue, les 30 et 31 mai prochain, à Bamako, les parties signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, se retrouvent de nouveau, dans la capitale algérienne. En effet, initiée par le chef de file de la médiation, l’Algérie, cette rencontre vise encore une fois à décrisper le processus de paix qui vient d’être sérieusement mis à rude épreuve après la récente décision des groupes armés de suspendre leur participation au sous-comité politico-institutionnel. Un boycott qui intervient suite au retard constaté dans l’installation des autorités intérimaires malgré les engagements pris par le gouvernement.
Signalons que les parties ont été reçues séparément. Ce sont d’abord les leaders de la CMA qui ont été les premiers à effectuer le déplacement à Alger, depuis la fin de la semaine dernière. Cette semaine, c’était le tour de la Plateforme et dans quelques jours des ministres maliens se rendront dans la capitale algérienne.
Il faut dire que cette situation de « ni paix ni guerre » dans laquelle se trouve le nord du pays en raison de la recrudescence des attaques terroristes du fait de la lenteur dans la mise en œuvre de l’accord provoque l’agacement de la Communauté internationale. D’ailleurs, de nombreux pays et organisations n’ont toujours pas décaissé les fonds promis en attendant d’y voir plus clair. C’est dans ce cadre qu’intervient cette nouvelle initiative de l’Algérie qui entend ainsi peser de tout son poids en tant que chef de file de la médiation pour que l’Accord obtenu après d’inlassables efforts et de longs mois d’interminables discussions ne soit pas mis en péril.
Les groupes armés reprochent toujours au gouvernement de « mauvaise foi » dans la mise en œuvre de l’accord. Une attitude qui s’est manifestée, selon les mouvements, par des démarches unilatérales telles que la volte-face dont le gouvernement a fait montre en retirant un document intitulé convention subsidiaire fixant les modalités d’installation des autorités intérimaires. Ce n’est pas tout. Les mouvements ont également rejeté un projet d’accord sur ces autorités intérimaires que le gouvernement a élaboré et proposé unilatéralement aux populations du nord sans les véritables acteurs. Pour eux, les erreurs du passé sont en train d’être répétées, car c’est l’aspect sécuritaire que l’on veut privilégier au détriment de l’aspect politique. Or, les mouvements veulent que les deux soient mis en place concomitamment pour éviter que cet accord ne connaisse le même sort que les précédents. A cette situation s’ajoute le plan d’urgence humanitaire qui n’a toujours pas été mis en place concrètement pour mettre fin au calvaire de certaines localités du nord du pays dépourvues du minimum vital. Ce, malgré les propos rassurants du ministre en charge de la Solidarité, Hamadoune Konaté indiquant que le gouvernement a injecté quatre milliards pour couvrir les besoins humanitaires des régions du Nord. Ce que les groupes armés rejettent en estimant que l’impact de cette intervention n’est pas visible. En tout cas, la situation devient de plus en plus préoccupante sur le terrain. Et si rien n’est fait, l’hydre terroriste va rendre cette partie du territoire malien incontrôlable pour toujours.