La cérémonie de signature du document d’adhésion a eu lieu, le lundi 11 septembre dernier, en marge des travaux de la 20e session du Comité de suivi de l’accord (CSA). En effet, deux groupes armés de la Plateforme à savoir le Mouvement Populaire pour le Salut de l’Azawad (MPSA) et le Front Populaire de l’Azawad (FPA), ont rejoint une coalition de mouvements dénommée la « Coordination des Mouvements de l’Entente » (CME).
Pour la circonstance, ce sont les secrétaires généraux de ces deux mouvements, respectivement Boubacar Siddigh Ould Taleb et le Colonel Hassan Ag El-Mehdi dit « Jimmy » qui ont signé le document d’adhésion. Selon le chef de file de cette coalition, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun, non moins secrétaire général de la Coalition pour le Peuple de l’Azawad (CPA), celle-ci ne vise aucunement à se constituer en une quatrième partie au processus de paix. D’ailleurs, l’accord ne reconnait que trois parties en l’occurrence le gouvernement, la CMA et la Plateforme. Pour lui, il s’agit tout simplement de combattre ceux qui violent le principe de l’inclusivité prôné par l’accord en son article 67. Lequel stipule que « la Coordination et la Plateforme sont entendues comme incluant toutes les entités qui en font partie à la date de la signature du présent Accord. Les signataires au nom de la Coordination et de la Plateforme le font au nom de chacune et de toutes ces entités ». Il a souligné que la bataille de l’inclusivité va demeurer tant que tous les mouvements n’ont pas été mis dans leurs droits. Il a aussi insisté sur le fait que ces mouvements dont certains veulent exclure du processus ne cherchent que le bien-être des populations de leurs terroirs, conformément au principe de la régionalisation prôné par l’accord. Avant d’ajouter que ces mouvements ont participé à toutes les étapes du processus de paix depuis les pourparlers de Ouagadougou en 2013.
S’exprimant au nom des adhérents à la coalition, le secrétaire général du MPSA, Boubacar Siddigh Ould Taleb a fait savoir que son mouvement et le FPA ne sont pas de nouvelles créations. Il en veut pour preuve leur présence à la cérémonie de signature de l’accord, le 15 mai 2015. Pour lui, tous les mouvements de cette coalition ont été soit signataires de l’accord ou adhérents. Il a précisé que leur adhésion vise à consolider la position des mouvements de cette coalition pour une mise en œuvre de l’accord plus inclusive. Ce, afin d’être plus apte à lutter contre certains fléaux tels que l’insécurité grandissante qui n’épargne aucune région du Nord du pays. Il a déploré la prise en otage de l’accord par d’autres mouvements aussi bien de la Plateforme que de la CMA qui veulent être les seuls décideurs au détriment des autres.
Il convient de rappeler que la coalition dénommée la «Coordination des Mouvements de l’Entente » n’était au départ composé que de quatre mouvements à savoir la Coalition pour le Peuple de l’Azawad (CPA), le Mouvement pour la Salut de l’Azawad (MSA-branche chamanamass), le Congrès pour la Justice dans l’Azawad (CJA-branche Hama Ag Mahamoud) et la CMFPR II. Tous sont des mouvements se revendiquant de la CMA bien que celle-ci – essentiellement contrôlée (du moins politiquement) par les ex-rebelles kidalois – ne leur reconnait pas comme tel. Une attitude qui viole les articles 10 et 24 du règlement intérieur du CSA sur la question de la représentativité. Cette question en plus de celle relative au budget, ont d’ailleurs bloqué pendant plusieurs mois l’évolution des travaux du Comité de suivi.
Toutefois, les responsables des mouvements de cette coalition n’entendent rien lâcher. Raison pour laquelle ils ont prévu dans les tout-prochains jours, d’installer un bureau provisoire qui restera en place jusqu’à la tenue d’un congrès rassemblant tous ces mouvements soit à Gao ou Tombouctou.