Des dizaines de personnes ont été tuées et d’autres ont été blessées suite à de violents affrontements ayant opposé, ce mardi 11 juillet, des éléments du GATIA à ceux de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) dans la région de Kidal.
Selon des témoins oculaires, tout a commencé lorsqu’une patrouille du GATIA a essuyé des tirs de la part des ex-rebelles à Adjo, localité située à environ 70 km au nord-ouest de Kidal. Les affrontements entre les deux camps se sont ensuite poursuivis jusqu’à la sortie d’Anefis, localité située à environ 110 kilomètres au sud de Kidal. C’était d’ailleurs là l’un des points stratégiques qui était sous le contrôle du GATIA et ses alliés, depuis le 17 août 2015, à la suite de combats avec les ex-rebelles.
D’après nos informations, cette localité est à présent occupée par la CMA. Laquelle aurait également capturé des prisonniers et récupéré du matériel militaire dont des véhicules de combats à son adversaire.
Cette situation intervient alors que plusieurs escarmouches ont récemment opposé les mouvements armés aux alentours de Kidal.Cette flambée de violences a été précédée par des tensions opposant la communauté Idnane (majoritairement favorable à la CMA) à celle des Imghad (majoritairement acquis à la Plateforme, notamment du GATIA). Des tensions marquées par une série d’exactions commises de part et d’autre à travers des pillages, des enlèvements, des tortures et même des assassinats ciblés.
Notons que cette situation intervient au moment où devaient se tenir à Bamako, les travaux de la 18e session du comité de suivi de l’accord. Une réunion qui n’a d’ailleurs pas pu se tenir convenablement à cause de la tension entre la CMA et la Plateforme. L’un des points inscrit à l’ordre du jour de cette réunion était relatif au respect du nouveau chronogramme de mise en œuvre de l’accord qui prévoyait le démarrage des activités du MOC et l’Opérationnalisation des autorités intérimaires à Kidal avant le 20 juillet prochain. Mais avec cette situation, le processus de paix au Mali risque d’être, une nouvelle fois, bloqué.