On en sait davantage sur les raisons du cambriolage des locaux du CICR à Kidal, le dimanche dernier, l’obligeant à suspendre temporairement ses activités dans la région. Rappelons qu’il s’agit du deuxième cambriolage dont a été victime la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de Kidal, en moins de trois mois.
Selon nos informations, les cambrioleurs avaient eu des renseignements précis sur la disponibilité des salaires de ce mois d’avril que devraient percevoir les agents humanitaires. Ils ont également bénéficié de complicités en interne leur permettant de commettre leur sale besogne sans trop de peine. Ainsi, après avoir réussi à défoncer le portail du bureau régional du CICR, ils n’ont eu aucun mal à se retrouver dans la salle où ces fonds se trouvaient. C’est ainsi qu’après avoir mis la main sur l’argent, ils ont disparu dans la nature. Pour des observateurs avertis, les responsables de cet acte odieux sont toujours dans la ville et bénéficie de gouverneur.
En tout cas, la suspension temporaire des activités du CICR dans la région est très mal accueillie vu que cette organisation humanitaire est l’une des rares à n’avoir jamais quitté la région malgré la crise. A cela s’ajoute les nombreux services offerts à la population en termes d’accès à l’eau potable, à l’alimentation, aux soins de santé et bien d’autres prestations.
Joint par nos soins, le gouverneur de la région de Kidal, Sidi Mohamed Ichrach, nommé depuis le 17 février mais qui n’a toujours pas pu regagner son poste à cause de l’hostilité de certains groupes rebelles, n’a pas caché son amertume vis-à-vis de cette situation. Pour lui, cela prouve qu’en dehors de la rébellion, des réseaux de banditisme ne cessent de se développer pour remettre en cause tous les acquis obtenus en termes de promesses de développement de la région. Il a indiqué que cette situation montre aussi, contrairement à ce qu’ils font croire, les ex-rebelles et les forces étrangères ne semblent pas se préoccuper de la sécurité des citoyens. Sinon comment comprendre qu’un tel incident se produise dans une petite ville comme Kidal et que tout le monde soit pris à défaut ? Il a souligné que c’est une grosse perte pour la région et c’est très malheureux pour les acteurs qui prétendent assurer la sécurité des populations civiles. Avant d’appeler les groupes armés et toutes les forces présentes à Kidal à préserver les organisations humanitaires de ce genre d’acte de banditisme.