L’annonce a été faite, dans la soirée de vendredi 18 août, au cours d’une courte adresse à la nation du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. En effet, après avoir reçu les leaders de la Plateforme « An te Abana, Touche pas à ma Constitution » sous la médiation des familles fondatrice de Bamako et des leaders religieux, le président IBK a décidé de sursoir à son projet de référendum portant révision de la Constitution.

Dans son message à la nation, le chef de l’Etat a regretté la récente escalade de violence entre les partisans et détracteurs du projet de référendum constitutionnel. Une violence, qui a d’abord été verbale avant d’être physique. L’on peut citer entre autre l’acte de vandalisme sur le véhicule de la femme du chef de file de l’opposition, l’agression par tir à l’arme automatique de l’animateur radio, Madou Kanté, les menaces contre certains journalistes, l’attaque à la grenade du domicile de la présidente de la Cour Constitutionnelle.

Cette décision du président de la République va donc permettre une véritable désescalade. Rappelons que c’est le 9 juillet dernier que le référendum devait se tenir. Mais en raison du recours en annulation soumis par l’opposition à la Cour constitutionnelle, le texte a été renvoyé à l’Assemblée nationale afin d’y apporter quelques modifications. Ce qui n’a pas été du goût du camp du Non qui continuait à réclamer le retrait pur et simple du projet. Estimant qu’il renforce les pouvoirs du président de la République. Ainsi, aucune nouvelle date n’avait été avancée pour l’organisation du scrutin référendaire.

Pourtant, à plusieurs reprises, le chef de l’Etat avait déclaré son maintien du projet malgré la contestation dont il faisait l’objet. Cette annonce du sursoir au projet intervient à la veille d’une grande marche appelée par les opposants au projet ce samedi 19 août. Finalement, avec l’annonce faite par le président, cette marche sera transformée en un simple meeting sans pour remercier ceux qui se sont mobilisés.