De nouveaux affrontements ont opposé, hier, des éléments du GATIA à ceux de la CMA, près de la localité Edjarer, située à un peu moins de 50 km de Kidal. Bien qu’il soit encore trop tôt pour tirer un bilan, selon nos informations, ces combats ont été d’une rare violence.
Il faut dire que depuis les affrontements ayant opposé le GATIA et la CMA à Kidal et ses alentours, à la fin du mois de juillet dernier, dans lesquels plus d’une centaine de morts ont été enregistrés, la tension est restée très vive. Les deux groupes s’accusent de perpétrer des violences contre des civils qui leur sont proches.
Interrogé par nos soins, un proche de la CMA a accusé le GATIA d’être responsable de ces nouvelles violences en raison des exactions commises contre des civils. Idem pour le GATIA qui affirme n’être qu’en position de légitime défense, car ce sont leurs parents qui sont quotidiennement agressés à Kidal.
Pourtant, beaucoup d’observateurs s’interrogent sur les raisons du déclenchement de ces nouvelles hostilités. Surtout qu’elles interviennent au moment où la MINUSMA affirme avoir installé un périmètre de sécurité à 20 km autour de la ville de Kidal pour empêcher les troupes du GATIA d’avancer et éviter des affrontements avec des éléments de la CMA. Cette situation vient confirmer que ce nouveau dispositif de la force onusienne est tout simplement destiné à empêcher le retour des forces du GATIA à Kidal. Alors qu’au même moment, on permet aux éléments de la CMA de s’organiser et de lancer des assauts. Par ailleurs, il faut noter que ces nouvelles violences viennent accentuer la crise de confiance entre les acteurs du processus de paix.
C’est dans ce contexte qu’une vidéo circule sur les réseaux sociaux où l’on voit le chef d’Etat-major général des armées, le Général Didier Dacko, adresser ses encouragements au GATIA et féliciter la communauté Imghad. Une sortie très mal appréciée par la CMA qui y voit comme un soutien ouvert des autorités maliennes d’une partie au détriment d’une autre. De quoi faire craindre une nouvelle escalade des violences entre le GATIA et la CMA.
Toutefois, une nouvelle réunion est prévue, le vendredi 12 juillet, à Bamako, entre toutes les parties engagées dans le processus de paix pour tenter de désamorcer la bombe Kidal qui met sérieusement en cause la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation. Conséquence directe de cette situation, le calendrier de la mise en place des autorités intérimaires et du déclenchement des patrouilles mixtes sera de nouveau réaménagé.