Dans une courte vidéo mise en ligne récemment, une faction du désormais ex-Etat Islamique au Grand Sahara se faisant appelé aujourd’hui Etat Islamique en Afrique de l’Ouest, a revendiqué l’attaque perpétrée le jeudi 30 janvier dernier contre des positions de l’Armée à Sarakala, dans la région de Ségou. Bien qu’aucune victime n’ait été déplorée, l’armée a reconnu des dégâts matériels.
C’est quasiment la première que ce groupe revendique une attaque dans la zone de Nampala où sévissait surtout les éléments du JNIM. Dans cette vidéo, le groupe expose deux véhicules, des motos, des armes, des munitions et d’autres équipements emportés au cours de cette attaque. Sans compter la destruction des installations au niveau de ces positions.
Dans cette vidéo de quelques minutes, montrant aussi une dizaine de djihadistes sur des motos armes à la main, un personnage avec un fort accent arabophone présente le groupe en tant que «soldats du califat au Mali». Avant de prêter allégeance au nouveau chef de l’Etat Islamique, Qurayshi. Ce dont on ignore c’est si ce groupe dépend directement du désormais ex-EIGS. Ce, dans la mesure où la production de ce groupe ne porte pas la signature habituelle de l’organisation Etat islamique qui diffuse surtout à travers son agence de propagande « Ama ». Les images diffusées dans cette courte vidéo sont d’une qualité très médiocre. Il s’agit d’un logiciel de montage vidéo sur smartphone dénommé « KineMaster ». Toutefois, l’intervenant a bien réitéré son allégeance et celui de son groupe au nouveau chef de l’Etat Islamique.
Signalons que l’attaque est menée dans une zone, qui comprend Nampala et contient le refuge jihadiste de longue date de la forêt de Wagadou. Le dimanche 23 janvier dernier, le JNIM a revendiqué une attaque perpétrée non loin de cette zone, plus précisément à Sokolo où une vingtaine de militaires ont été tués. Ainsi, il apparait donc que le groupe qui a mené l’attaque du 30 janvier dernier est une dissidence du JNIM qui a récemment adhéré à l’Etat islamique.
Cette situation confirme les informations faisant état d'une tension entre les deux camps dans la zone. De plus, selon longwarjournal, le JNIM a récemment publié une brochure adressée à ses combattants et détracteurs qui l'accusaient de ne pas appliquer correctement la charia et de ne pas appliquer la hudud [les sanctions prévues par la charia]. Cette réaction était probablement en réponse aux plaintes déposées par des djihadistes sympathisants de l'État islamique. Alors que ce dernier ne cesse de recevoir dans ses rangs d’ex-éléments du JNIM notamment sa branche active dans la zone du Macina. En tout cas, il y a lieu de craindre d’autres attaques meurtrières face à cette compétition sanguinaire à laquelle semble désormais se livrer ces deux groupes dans la zone du Sahel.