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Ségou: Les déplacés des régions du Nord peinent à retrouver une vie normale

Par kibaru

En marge du forum intercommunautaire sur la paix et la réconciliation nationale tenu du 4 au 6 février dernier, dans la commune rurale de Pélengana, nous avons rencontré le président du collectif des déplacés du nord dans la région de Ségou, Seydou Alassane Maïga. Pour lui, bon nombre de personnes déplacées ayant fui la crise sécuritaire en 2012 vivent toujours à Ségou. Cependant, elles demeurent confrontées à plusieurs difficultés.

Au départ, le nombre des déplacés arrivés à Ségou était de 36045 personnes. Avec le retour progressif de la paix, il en reste près de 10145 selon des statistiques en date du 28 janvier dernier. Beaucoup ne veulent pas encore retourner chez eux pour plusieurs raisons.

En effet, même si un accord de paix a été signé mettant fin aux affrontements entre mouvements armés, il faut reconnaitre que la situation sécuritaire dans certaines localités du nord du pays est toujours très préoccupante. Les attaques terroristes, les braquages à main armée, les vols de bétail sont autant d’agressions qui sont toujours perpétrées et ce sont les civils qui en paient le plus lourd tribut.

Cherté de la vie

Par ailleurs, d’aucuns disent qu’avec la crise, ils ont pratiquement tout perdu et attendent d’être soutenus par les autorités. En plus de cette situation, dans la région de Ségou, les déplacés éprouvent d’énormes problèmes en période hivernale, car n’étant pas très habitués à des pluies abondantes. Des conditions favorables à l’apparition de certaines maladies comme le paludisme surtout lorsqu’il se manifeste dans forme la plus sévère à laquelle ils ne sont pas habitués.

Actuellement, certains n’arrivent même plus à nourrir correctement à cause de la cherté des produits alimentaires. S’agissant de la scolarité des enfants de ces déplacés, plusieurs d’entre eux ont pu s’inscrire dans les écoles de la région grâce à l’appui du gouverneur et de l’administration de l’académie. Cependant, faute de moyens de transport avec les distances souvent longues, beaucoup ont dû abandonner les cours et se mettre au travail pour subvenir aux besoins de leurs familles. En outre, grâce à une ONG de la place, ils ont été soutenus par des petits montants pour lancer des activités génératrices de revenus. Aujourd’hui, plusieurs de ces projets sont à l’arrêt faute de financement. Surtout que le problème de l’emploi à Ségou comme dans la plupart des régions du pays est un véritable casse-tête chinois.

Habitations de fortune

Autre problème majeur auquel ces déplacés font face c’est le prix élevé des loyers. A leur arrivée, en 2012, ce sont les communes qui les aidaient en prenant en charge trois mois d’avance. Actuellement, ils sont obligés de se débrouiller pour les payer. Une situation qui a conduit certains à recourir à des habitations de fortune. D’autres, par contre, n’ont trouvé mieux que d’élire domicile dans les rues pour faire la manche.

C’est donc une situation très alarmante que vivent ces déplacés. Ne sachant plus à quel saint se vouer, ils en appellent à l’Etat afin qu’il intervienne pour mettre fin à leur calvaire.