L’attaque subie, ce matin, dans les environs de 13h30, par le quartier général de la force conjointe du G5 Sahel, à Sévaré, dans la région de Mopti, a été revendiquée par le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (JNIM) d’Iyad Ag Ghali. Selon le communiqué revendiquant l’acte, les commanditaires donnent le nom d’un certain Harun al-Muhajar – sans doute un nom d’emprunt – qui serait le kamikaze ayant fait explosé le véhicule piégée dans le camp.
Il est très probable que l’attaque soit menée par les éléments de la Katiba d’Ançar Dine du Macina de Amadou Koufa qui est l’un des membres fondateurs du JNIM. Toutefois, le nom qu’il porte laisse croire que c’est un Etranger. Sans doute de la même nationalité que ceux qui ont mené l’attaque qui a visé le super camp de la MINUSMA à Tombouctou, le 14 avril dernier. Il pourrait donc s’agir d’un Somalien ou d’un Soudanais.
D’ailleurs, le mode opératoire utilisé au cours de l’attaque de Tombouctou et celle de Sévaré d’aujourd’hui sont identiques. Il s’agit d’abord de l’infiltration dans le QG de la force conjointe à travers un véhicule piégée suivie par des tirs à l’arme automatique sur le personnel se trouvant sur les lieux. L’attaque qui aurait été menée par un commando de six individus a été si violente que toutes les installations ont été endommagées. Même les murs n’ont pas résisté à la force des déflagrations.
Le bilan reste encore très flou. Pour le JNIM, l’attaque a causé la mort de 11 militaires et d’autres blessés. Un peu plutôt, des sources hospitalières et militaires faisaient état de six morts, sans qu'il ait été possible d'établir dans l'immédiat si les assaillants en faisaient partie.
Le dernier bilan s'élève à deux militaires de la force du G5 Sahel ainsi qu'un civil tués, selon une source au sein de cette force et le gouverneur de Mopti, chef-lieu de la région, le général Sidi Alassane Touré, qui a évoqué une "confusion" à la morgue. Une source locale contactée par nos soins a indiqué que les assaillants ont d’abord tué les deux sentinelles postées à la porte avant de faire leur entrée dans le camp.
Selon la même source, de nombreux blessés ont été évacués au principal centre hospitalier de la ville.
Du côté des assaillants, on ignore encore le nombre de perte dans leur rang. D’aucuns parlent au moins de trois blessés dont certains dans un état grave. Le gouvernement quant à lui évoque la mort de trois assaillants, sans donner plus de précision. D'ores et déjà, de sources sécuritaires, quatre individus qui pourraient avoir des liens avec l'attaque ont été arrêtés.
Il faut signaler que c’est la première attaque contre ce quartier général de la force conjointe du G5 Sahel (organisation régionale regroupant le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Mauritanie et le Tchad) lancée en 2017 pour lutter contre les jihadistes.
Elle intervient à trois jours d'une rencontre à Nouakchott, en marge du sommet de l'Union africaine dans la capitale mauritanienne, entre le président français Emmanuel Macron et ses homologues du G5 Sahel.