Sahel : la mort du Chef de l’EIGS confirmée par le président Macron

Par kibaru

Dans un  message diffusé sur twitter, tard dans la nuit du mercredi au jeudi 16 septembre, le Président français, Emmanuel Macron a confirmé, la mort du leader de l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS),Adnan Abu Walid Al Sarahaoui. Faisant le récit de cette élimination, l’Etat-major des armées françaises a indiqué qu’elle serait intervenue suite à des frappes aériennes effectuées entre le 20 et le 22 août dernier, dans la forêt de Dangarous, située entre les localités maliennes d’Indeliman et nigériennes d’Inates.

Une opération, selon la même source qui s’inscrit dans une manœuvre plus large, qui vise à stabiliser la situation sécuritaire dans le Liptako et le Gourma, en partenariat avec les forces armées maliennes et nigériennes et avec la forces conjointe du G5 Sahel. Elle a été déclenchée suite à des informations recueillies en juillet dernier lors de la capture de 2 membres de l’EIGS dans la même zone.  Lors de cette 1ere phase, une frappe aérienne a permis de neutraliser 2 membres de l’EIGS. L’émir de l’EIGS, Abou Walid Al Saharoui, a été tué en compagnie de plusieurs membres de son groupe. Natif du sud marocain, dans les territoires sahraouis, Abou Walid Al Saharoui a d’abord fait ses preuves au front Polisario avant d’atterrir au mali à la faveur de la crise sécuritaire de 2012. Il a ensuite rejoint le Mujao où il faisait partie des chefs avant de suivre son mentor Mokhtar Belmokhtar pour la création de Al-Mourabitoun.

C’est là contre toute attente qu’il prêtera allégeance à l’Etat Islamique contre l’avis de ce dernier. Une allégeance qui n’a été reconnue par l’Etat islamique qu’en 2016 puis confirmée en 2018 à la faveur de la réapparition de son ex-chef Abu Bakr Al-Baghgadi. La tête de Abou Walid Al Saharoui a également été mise à pris par les Américains. Il a quelques fois été grivèvement blessé au cours de combats près de la frontière nigérienne. On lui prête de nombreux faits d’armes notamment l’assassinat de 6 touristes français au Niger en 2020, l’attaque meurtrière à Tilwa au Niger,  l’attaque contre le poste de sécurité d’Indeliman au Mali, etc. Sa mort est un grand coup pour l’EIGS même s’il est difficile de supposer que cela peut marquer la fin de ce groupe puisqu’entre temps d’autres chefs ont émergé et voudront bien prendre la succession de Abou Walid Al Saharoui. Son groupe est l'un des plus meurtriers dans la zone particulièrement contre les civils. En 2019, sur les milliers de victimes civiles enregistrées au niveau des pays du Liptako Gourma, une grande majorité était attribuée à l'EIGS.