C’est en principe demain lundi 6 février que doivent débuter les travaux préparatoires de la réunion de haut niveau du comité de suivi de l’accord. Une rencontre qui, si l’on s’en tient aux recommandations issues de la 15e session du Comité de suivi de l’accord, devrait avoir lieu dans la première quinzaine du mois de ce mois. Toutefois, certains groupes armés signataires craignent d’être tout simplement exclus puisque n’ayant toujours pas reçu des invitations formelles.
Selon nos informations, le chef de file de la Médiation internationale, l’Algérie prévoit d’organiser cette réunion de haut niveau du comité de suivi de l’accord, le 10 février prochain. Une date qui reste toutefois à confirmer puisque tout dépendra des conclusions des travaux préparatoires qui débutent ce lundi 6 février. Lesquels seront menés par un groupe de travail qui sera dirigé par le président du CSA lui-même, l’Algérien Ahmed Boutache, et qui sera composé en principe de toutes les parties signataires de l’accord en l’occurrence la partie gouvernementale, la Plateforme et la CMA. C’est seulement à l’issue de ces travaux que l’on sera fixé sur le maintien ou le report de la date arrêtée pour la tenue de cette réunion de haut niveau.
A noter que l’objectif de ce groupe de travail sera de faire participer à cette réunion les leaders de tous les mouvements politico-militaires. Ce, afin de donner un nouveau souffle au processus de paix au Mali qui est menacé d’enlisement total. En effet, tout a commencé par le retrait de la CMA du processus de paix pour dénoncer le manque d’avancées notoires dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation. Elle a été suivie lors des travaux de la 15e session du CSA par les mouvements de la Plateforme pour les mêmes raisons mais aussi en guise de solidarité avec certains de leurs proches dont les soldats français de l’Opération Barkhane ont perquisitionné leurs domiciles emportant des armes, des munitions et d’autres biens. Une situation survenue après l’attaque meurtrière qui a visé le camp du MOC de Gao, le mercredi 18 janvier dernier, faisant des dizaines de morts et des blessés.
Cependant, le réel blocage auquel sera confronté ce groupe de travail c’est de faire en sorte qu’aussi bien au sein de la CMA que de la Plateforme l’on accepte de laisser de la place aux dissidents. C’est là que le bât blesse. Au niveau de ces deux composantes, certains mouvements également signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation ne sont toujours pas considérés. Parmi les cas les plus flagrants figure celui de la CPA et la CMFPRII. Ces deux mouvements avaient pleinement participé à la cérémonie de signature de l’accord, le 15 mai 2015. Ils avaient d’ailleurs apposé leurs initiales sur le bas du document en tant que membres de la CMA. Mais après la cérémonie du 20 juin de la même année, ils ont été exclus. Une situation qui, selon eux, viole de manière flagrante le principe de l’inclusivité prôné par l’esprit et la lettre de l’accord. Reste maintenant à savoir si le groupe de travail mis en place pour préparer la réunion de haut niveau pourra arrondir les angles afin que tout le monde participe pleinement à la mise en œuvre de l’accord. Ce qui doit être un gage de réussite du processus de paix au Mali qui a de la peine à prendre son envol.