A Gao, hier le dimanche 2 avril dernier, aux environs de 21 heures, deux jeunes arabes ont échappé de justesse à un lynchage public. Ils étaient soupçonnés par la foule d’avoir voulu déposséder un livreur de pain, dénommé Mohamed Yattara, de sa moto. Après avoir été passé à tabac, ces deux jeunes répondant respectivement au nom de Moctar Ould Mohamed et Tahoma Ag Baka ne doivent leur salut qu’à l’intervention de certains qui ont réussi à les extirper des griffes des mécontents pour les envoyer à l’hôpital. Aux dernières nouvelles, leur vie ne serait pas en danger.
Certains ont affirmé que ces jeunes n’ont pas hésité à procéder à des tirs de sommation pour repousser la foule en colère. Sur les réseaux sociaux, les proches de ces deux jeunes estiment qu’ils n’étaient pas des voleurs et que c’était juste des éléments du MOC en permission dans la ville.
Il convient de signaler que ce n’est pas la première fois qu’une confusion règne autour de l’arrestation de certains jeunes soupçonnés de commettre des actes répréhensibles. C’était notamment le cas, en mars 2015, lorsque deux jeunes soupçonnés d’avoir posé une bombe qui a explosé non loin de la brigade fluviale de Gao sans faire de victime, ont été lynchés par une foule déchainée. Celle-ci n’a même pas hésité à les bruler vifs. Les images de leurs dépouilles calcinées ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Toutefois, ils ont été présentés plus tard comme des proches de Yoro Ould Dah, ex-cadre du MUJAO recyclé au sein du MAA de la Plateforme, venus à Gao pour se ravitailler en marchandises.
Il faut dire qu’aujourd’hui, avec la confusion il est difficile de distinguer les terroristes et autres malfaiteurs des simples civils. En effet, beaucoup de malfaiteurs profitent du chaos pour se faire passer comme des éléments de mouvements signataires ou faisant partie des organes de mise en œuvre de l’accord comme le MOC avant de commettre leur forfait. Une situation qui prouve l’urgence d’une mise en œuvre rapide des dispositions de ce document pour séparer le bon grain de l’ivraie.