La Cité des Askia, Gao, traverse en ce moment une forte tension. Pour cause, la présence du vice-président du MNLA, Mohamed Djéri Maïga et de Ibrahim Abba Kantao dans la ville n’est pas du tout appréciée, notamment par les jeunes. Ils ont effectué le déplacement pour, dit-on, se faire pardonner auprès de la communauté. Ces manifestants les accusent d’avoir commis de graves crimes en rejoignant la rébellion de 2012. Raison pour laquelle ils demandent à ce qu’ils soient jugés.
En attendant, ils exigent leur retrait immédiat de la ville. Hier après-midi, Mohamed Djéri Maïga a même voulu tenir un meeting pour expliquer sa prise de position. Mais c’était compter sans la mobilisation des jeunes, ce qui a conduit à l’annulation de cette activité. Aujourd’hui, il a tenté d’organiser une conférence de presse au conseil régional de la jeunesse dont les locaux ont été pris d’assaut par une foule en colère hostile à la tenue de cette rencontre. Il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour empêcher qu’il ne soit lynché. Certains ont même proféré des menaces d’atteindre à sa vie s’il ne se retire pas de Gao.
Ainsi, les sédentaires qui ont rejoint la rébellion n’ont carrément plus de tribune pour s’exprimer dans leur terroir. Au même moment à Bamako, ils sont souvent accueillis comme des rois et on leur déroule même le tapis rouge. Une situation qui a eu lieu récemment dans un grand quartier de la capitale où des jeunes ont formé un club de soutien à Djéri Maïga qui a eu à s’exprimer publiquement lors d’une manifestation de sensibilisation sur l’accord. Chose quasiment impossible, voire même inimaginable à l’heure actuelle dans son fief à Gao où il est accusé d’avoir commis de nombreux crimes par son adhésion à la rébellion.
Cette situation prouve qu’il lui faut encore beaucoup de temps à ces ex-meneurs de la rébellion pour se faire accepter auprès des siens.