La localité de Tabankort, située à environ 200 kilomètres au Nord de Gao et à 180 km de Kidal, a été le théâtre de plusieurs raids menés par les soldats français de l’Opération Barkhane, le dimanche 13 août dernier. Bien aucune victime ni blessé n’ait à déplorer, il y aurait tout de même quelques dégâts matériels.
De sources dignes de foi, Barkhane était à la recherche d’un véhicule ayant fait son entrée dans cette ville avec à son bord des présumés terroristes. Des allégations rejetées par la Plateforme affirmant que ce sont ses combattants qui ont été pris pour cible.
Elle a reproché aux forces françaises d’avoir voulu les désarmer de force ses combattants pour les laisser à la merci des ex-rebelles de la CMA. D’ailleurs, les responsables de la Plateforme estiment que si le GATIA a été défait de la quasi-totalité des positions qu’elles occupaient à Kidal, c’est en partie grâce aux soldats français de l’Opération Barkhane qui ont retiré aux combattants de la Plateforme toutes les armes lourdes qui étaient en leur possession.
Ce qui, selon eux, n’a pas été le cas pour les ex-rebelles de la CMA qui ont été autorisés à mener des sorties hors de la ville de Kidal avec des armes lourdes. Ainsi, d’après une source proche du dossier, les militaires français, qui sont venus de Gao pour Tabankort, ont clairement informé de leur « volonté de procéder manu militari » au désarmement des combattants de la Plateforme. C’est donc face au refus de ces derniers d’obtempérer que l’aviation militaire française a ouvert le feu sur les positions de plateforme.
Tout en dénonçant cette attitude, la Plateforme a indiqué que « ces tentatives de désarmement forcées de Barkhane sont contraires au principe de traitement égalitaire des parties signataires que prône l'accord pour la paix en son article 54 ». C’est ainsi qu’elle a lancé un appel à l’ensemble des acteurs du processus de paix pour qu’ils interviennent sans délai afin d’empêcher le désarmement et l'affaiblissement de la plateforme hors du processus de DDR. Ce qui, à l’en croire, constitue un frein à l'accord pour la paix. Il convient de noter que cette situation intervient au moment où l’on assiste à un blocage du processus de paix. Par ailleurs, les tensions entre les forces françaises et les combattants de certains mouvements signataires sont de plus en plus vives. Les premières sont soupçonnées de tout mettre en œuvre pour affaiblir les combattants de la Plateforme au profit de la CMA. C’est en partie pour cette raison que, depuis un certain temps, des manifestants acquis à la cause de la Plateforme prennent régulièrement d’assaut la devanture de l’ambassade de France à Bamako pour dénoncer la « partialité » et l’ « ingérence » des forces de Barkhane dans la crise pour apporter main forte aux ex-rebelles. Des accusations qui ne vont sûrement pas faciliter la tâche de l’Opération Barkhane dont l’intervention au Mali est justifiée par la lutte contre le terrorisme. Bien que, jusqu’ici, ce fléau ne connaisse pas de recul.