C’est une tension très vive qui s’est emparée de la ville de Kidal en fin de semaine dernière. En effet, on est passé tout près d’une recrudescence d’affrontement entre mouvements armés signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Rappelons qu’aucun combat n’a eu lieu entre ces groupes depuis la rencontre d’Anefis en septembre et octobre 2015. Laquelle a permis aux communautés Touaregs et Arabes d’enterrer la hache de guerre.
Toutefois, un renversement de cette situation entrainerait de facto une violation du cessez-le-feu auquel tient beaucoup la Communauté internationale. Ainsi, le GATIA (mouvement de la Plateforme) et le HCUA (CMA) ont failli en découdre pour une affaire de gestion des taxes de transports à l’entrée de la ville de Kidal. D’ailleurs, des sources ont indiqué que la GATIA était tout près d’envoyer des renforts à ses troupes basées dans la capitale de l’Adrar des Ifoghas. Mais, le pire a été évité en ce sens qu’un accord a été trouvé pour la gestion pacifique de ce poste très convoité à cause de la densité du trafic.
Il faut dire que depuis l’entrée des troupes du GATIA dans la ville, en fin janvier dernier, les relations avec les combattants des mouvements de la CMA ne sont pas tellement au beau fixe. De plus, ce mouvement de la Plateforme a pris une part très importante dans toutes les questions liées à la gestion de la ville. Ce qui n’est du goût des autres mouvements de la CMA qui voient en ce geste une manœuvre destinée à mettre fin aux recettes importantes qu’ils tiraient des taxes sur les transports désireux d’entrer dans cette ville, toujours interdite d’accès à l’administration et l’armée malienne, depuis un fameux 21 mai 2014. Parfois, il arrive qu’un véhicule débourse plus de 20 000 F pour entrer à Kidal. Ce qui représente une manne financière significative pour les maitres des lieux. Ceci, bien que la majorité des infrastructures utilisées à cet effet sont celles abandonnées par les représentants de l’Etat malien.
Même si un accord a pu être trouvé évitant au GATIA et au HCUA un affrontement aux conséquences désastreuses, il est important qu’une solution durable et définitive puisse être trouvée, car rien ne permet d’affirmer avec certitude que de telles tensions ne vont se reproduire. Ce qui remettra en cause les acquis obtenus après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali par toutes les parties.