C’est ce que nous révèle une source bien introduite. En effet, investi récemment par le Premier ministre pour conduire une mission de bons offices à Kidal et dans le Delta Central, il n’aura donc pas fallu beaucoup de temps au président du Haut conseil islamique, l’Imam Mahmoud Dicko pour s’illustrer. Ainsi, son premier grand test sera la réunion qu’il est censé présidé aujourd’hui à Bamako entre des leaders de la CMA et ceux de la Plateforme.
Ce, suite aux affrontements meurtriers les ayant opposé leurs éléments, la semaine dernière, dans la région de Kidal. Il nous revient aussi que depuis qu’il a été investi de ses nouvelles missions, le président du Haut Conseil islamique a entrepris une série de contacts avec les principaux concernés pour rendre possible la tenue de cette réunion. Toutefois, il semble qu’il ne sera pas seul à conduire les débats puisqu’une délégation de haut niveau du Niger voisin est à Bamako pour superviser le bon déroulement de cette réunion.
Ainsi, autour de la table, on devrait avoir certains frères ennemis tels que : le Général Elhadj Ag Gamou, Henoune Ould Ali, Moulaye Ahmed Ould Moulaye Raggani, Me Harouna Toureh au compte de la Plateforme. En face, on signale la présence de Algabass Ag Intalla, Bilal AG Acherif, Sidi Brahim Ould Sidatt et bien d’autres pour la CMA.
Il convient de préciser que la présence d’une délégation de haut niveau du Niger à cette réunion se justifie pleinement. On se souvient que ce pays dont une partie de la population est similaire à celle se trouvant dans la capitale de l’Adrar des Ifoghas est très impliqué dans la crise malienne. D’ailleurs, c’est à Niamey que les contours d’une entente pour l’installation des autorités intérimaires dans les régions du Nord du Mali avaient été dégagés.
En tout cas, il y a beaucoup d’espoir placé à cette réunion pour ramener les deux protagonistes à renoncer à la violence et à reprendre le dialogue. Il n’est pas étonnant que cette réunion puisse ravir la vedette aux travaux de la 18e session du Comité de Suivi de l’Accord (CSA) qui devraient en principe se tenir aujourd’hui et demain. Seulement, avec l’incertitude provoquée par la reprise des hostilités entre la CMA et la Plateforme, de sérieux doutes planaient sur la possibilité de tenir cette session du comité de suivi. C’était d’ailleurs là l’une des raisons ayant prévalu le report des travaux de certains sous-comités thématiques comme celui consacré à la défense et à la sécurité.
Notons également que la volonté du gouvernement est de tout mettre en œuvre pour faire respecter le nouveau chronogramme d’application de l’accord qui prévoit le démarrage des activités du Mécanisme opérationnel de Coordination (MOC) de Kidal avant le 20 juillet prochain.
Symbole du retour progressif de l’Etat dans cette région, c’est cette disposition de l’accord qui est censé opérationnaliser les patrouilles mixtes de Kidal et sécuriser les autorités intérimaires censées préparer les élections de proximité.