De plus en plus, le centre et une partie de l’ouest du pays se transforment davantage en des zones de non droit. Une situation notamment favorisée par le faible déploiement des services de l’Etat et la négligence des forces internationales qui préfèrent concentrer leurs efforts dans le nord du pays. Alors que cette partie du territoire malien est devenue l’épicentre du terrorisme.
Ainsi, ces illuminés profitent de l’occasion pour dresser les communautés les unes contre les autres, engendrant parfois des tensions qui se terminent par des bains de sang. C’est dans ce chaos que naissent plusieurs groupes armés qui sèment la terreur sous toutes ses formes. Le dernier en date est un nouveau groupe armé dénommé Wouwarbé. Principalement composé des membres d’une fraction peule – portant le même nom et établie à Nampala – ce groupe prétend vouloir défendre la communauté peule contre les agressions de toutes natures.
Pour montrer leur hostilité à la paix, ses éléments ont rejeté toute idée de désarmement. Leurs zones d’influence sont notamment le Ké-Macina et Niono, dans la région de Ségou. Toutefois, ils ont menacé d’élargir les territoires où ils opèrent au cas où « des exactions contre leur communauté se poursuivent ».
La quête de faveurs
Il convient de préciser que depuis un certain temps, le centre et une partie de l’ouest du pays assistent à la création de plusieurs groupes politico-militaires. Prétendant défendre la cause d’une seule composante ethnique, les initiateurs de ces groupes ne cherchent que des récompenses. A l’image de l’Alliance nationale pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de la justice morte de sa belle mort aussitôt après que ses leaders eurent obtenu des faveurs. Il n’est donc pas étonnant que ce nouveau groupe connaisse le même sort.
En tout cas, la situation est très explosive dans cette partie du territoire malien qui échappe de plus en plus au contrôle de l’Etat. Pourtant, récemment un plan de sécurisation intégrée des régions du centre a été lancé par le gouvernement malien. Mais à voir l’évolution de la situation, il semble que ce programme est encore loin d’apporter les réponses attendues. Par ailleurs, beaucoup d’observateurs avertis plaident pour une intégration des régions du centre dans le processus de paix au Mali. Ceci, pour leur permettre de bénéficier des mêmes avantages que les régions du Nord en matière de dividendes de la paix et de la réconciliation. Pour l’heure, on est encore loin de cette solution. D’où l’exacerbation des tensions qui débouche la plupart du temps sur des affrontements meurtriers.