C’est ce vendredi 10 février que vont débuter les travaux du Comité de suivi de l’accord dit de haut niveau. Une rencontre qui devrait enregistrer la participation du ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, dont le pays assure le chef de file de la Médiation internationale. S’y ajoutent des ministres des pays voisins membres de cette structure tels que la Mauritanie, le Niger, le Burkina Faso, le Nigéria, les représentants des cinq pays membres du Conseil de Sécurité de l’ONU, la CEDEAO et l’UA.
Cette réunion sera marquée également par la présence de trois mouvements de la CMA à savoir le MNLA, le HCUA et le MAA. Lesquels avaient annoncé la suspension de leur participation aux travaux du Comité de suivi jusqu’à la tenue de cette rencontre de haut niveau.
Du côté de la Plateforme, seuls trois mouvements à savoir le MAA, le GATIA et la CMFPR devrait y prendre part. Pourtant, l’objectif de cette rencontre est de donner un coup d’accélérateur à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Cependant, la non-convocation de certains acteurs clés du processus de paix devrait remettre en cause l’application des résultats attendus de cette rencontre. Une situation qui viole de façon flagrante le principe de l’inclusivité du processus de paix prôné par cet accord.
Parmi les grands absents de cette rencontre figure bien évidement le Mouvement Populaire pour le Salut de l’Azawad (MPSA). Ce mouvement de la Plateforme a pleinement participé aux pourparlers d’Alger qui ont abouti à la signature de cet accord en 2015. Prouvant à chaque fois, son attachement pour un Mali uni, réconcilié et pacifié dans sa diversité. Mieux, même son exclusion injustifiée de la signature de l’accord en mai 2015 n’a pas ébranlé sa volonté de contribuer efficacement au retour de la paix au Mali. C’est ainsi qu’il a regroupé ses éléments armés dans la région de Tombouctou afin de participer pleinement à la sécurisation de l’axe Goundam-Tombouctou en proie à une insécurité grandissante entretenue par des ennemies de la paix. Raison pour laquelle il a été réintégré au sein de la Plateforme dont les responsables ont tenu à lui présenter des excuses. Aussi, lorsqu’il a été sollicité, il n’a pas hésité à envoyer des éléments armés devant participer aux patrouilles mixtes de Gao. Bien qu’ils ne soient toujours pas enregistrés et malgré l’attentat qui a visé le camp du MOC de Gao, le 18 janvier dernier, ces éléments du MPSA n’ont pas bougé d’un iota. Réaffirmant ainsi leur volonté inébranlable de participer pleinement à cette grande manœuvre conjointe destinée à ramener la paix et la quiétude dans la Cité des Askia.
A cette situation, s’ajoute le fait que ce mouvement a également mené plusieurs actions sociales telles que des consultations médicales gratuites, la distribution de médicaments et de vivres, la construction de points d’eau afin que les populations de cette contrée ne souffre pas de l’absence des services de l’Etat. Autant de faits qui prouvent à suffisance que l’absence de cet important acteur du processus de paix à la réunion dite de haut niveau prévue ce vendredi pèsera lourd dans les débats. Surtout que cela ne va pas garantir le succès de la mise en œuvre de l’accord.
Cette exclusion du MPSA de cette rencontre va même d’accentuer davantage le retard dans la mise en œuvre de l’accord. C’est donc une sérieuse menace pour le retour de la paix surtout qu’aujourd’hui l’insécurité ne se limite pas qu’au Nord ou au Centre du Mali, mais c’est tout le pays qui est concerné. Une situation qui risque de perdurer malheureusement si l’on y prend garde. Cela, au grand dam de la population qui n’est qu’une victime collatérale de cette attitude exclusionniste encouragée par certains. En tout cas, le Secrétaire général du MPSA, Boubacar Siddik Ould Taleb a tiré la sonnette d’alarme sur le danger de la persistance de cette situation. Pour lui, seule une participation de tous les acteurs pourra permettre d’accélérer la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Reste à savoir si son alerte sera attendue par les responsables concernés afin que le tir soit corrigé pendant qu’il est encore temps.