On en sait davantage sur le bilan et les circonstances des violences à caractère communautaire intervenues, le jeudi dernier, à Tombouctou. Ainsi, l’on déplore la mort de 3 personnes dont deux fillettes. On compte aussi 4 blessés, un véhicule et une moto brulés ainsi que deux maisons incendiées dont celle du maire de la commune de Salam, Taher Ould Elhadj, considérée comme l’un des bâtiments les plus imposants du quartier. Il était soupçonné d’abriter des jeunes armés. Par ailleurs, ces évènements ont aussi causé le déplacement d’environ 500 personnes parties se réfugier en dehors de la ville pour fuir les violences.
A en croire des sources, les hostilités ont commencé la veille lorsque des hommes armés non identifiés sur des motos ont ouvert le feu sur une foule de jeunes de la communauté Songhaï, faisant deux blessés. C’est ainsi que la foule s’est dirigée vers la maison d’un grand commerçant arabe dans le quartier d’Abaradjou, pour y mettre le feu et incendier un véhicule trouvé devant la porte.
L’incident a inquiété la population arabe et des affrontements étaient à craindre avec les jeunes de la communauté Songhaï avant que des éléments de l’armée malienne n’interviennent pour des tirs de sommation afin de faire cesser les violences. Un véhicule à bord duquel se trouvaient des membres d’une famille a été touchée par des balles. C’est ainsi que deux fillettes ont été tuées et leur père dénommé Sidi Mohamed Ould Himahou a succombé à ses blessures. La mère a pu s’en sortir indemne.
À la suite de ces événements, des magasins ont été fermés et des citoyens sont restés chez eux de peur d'être tués ou blessés, tandis que des éléments de l'armée se déployaient dans de nombreux quartiers de la ville afin de les sécuriser.
Pour sa part, le gouvernement malien a condamné dans une déclaration les événements décrits comme violents et a appelé les parties au calme et au dialogue. Avant de préciser que des enquêtes seront ouvertes pour identifier les auteurs de ces violences et les traduire en justice.