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Tombouctou : Inhumation des corps de l’adjudant de la garde nationale et de son proche abattus hier

Par kibaru

C’est ce lundi 26 septembre que les corps de l’adjudant de la garde nationale et de son proche abattus hier, à Tombouctou, ont été inhumés. Le premier, l'adjudant Bachir Ould Afad a eu droit à des honneurs militaires. Tandis que la dépouille de son proche, Moulaye Arby Ould Hamoudy, tué en même temps que lui, a été remis à son proche. Tous deux sont des ressortissants de la localité d’Araouane, située à 260 km au nord de Tombouctou sur la route de Taoudeni.

De sources dignes de foi, l'adjudant Bachir Ould Afad (notre photo) est un grand défenseur de la patrie. C’est ainsi qu’en 2012, il était parmi les premiers otages à Aguelhoc. Il était également l’ex-chauffeur du Général Elhadj Gamou. Depuis la reconquête des régions du nord en 2013, il était resté auprès des siens à Tombouctou.

Bien que pour l’heure, le mystère n’ait toujours pas été levé sur les raisons de ce double meurtre et l’identité des assaillants, des pistes sont avancées. Le commando était composé de 3 à 5 individus et était à bord d’une Toyota Pick-Up. C’est le même type de véhicule généralement utilisé par les terroristes d’AQMI qui sont encore très actifs dans la région. Si c’est un acte terroriste, la revendication interviendra dans moins de 72 heures.

Toutefois, d’autres soutiennent plutôt un règlement de comptes et que la véritable cible n’était que le compagnon du militaire en l’occurrence le civil Moulaye Arby Ould Hamoudy. Son assassinat pourrait avoir un lien avec la tentative de meurtre dont a été victime, à Bamako, deux jours plutôt son proche, non moins secrétaire permanent du MAA-Plateforme, Moulaye Ahmed Reggani, qui s’en est tiré de justesse.

En tout cas, bientôt on devrait être plus édifié s’il s’agit d’un crime commis par les terroristes ou d’un règlement de comptes entre éléments issus des mouvements signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali.

Par ailleurs, il y a lieu de reconnaitre que la liquidation ciblée est devenue très en vogue dans la région de Tombouctou et généralement les auteurs de ces crimes peinent à être retrouvés. Pourtant, outre les militaires maliens, la région compte aussi un important dispositif de casques bleus de la MINUSMA et même des soldats de Barkhane. A ceux-là s’ajoutent les nombreux éléments armés des mouvements signataires de l’accord. Beaucoup se demandent comment avec un tel dispositif sécuritaire qui donne à la région des allures d’un Etat de siège, des crimes de ce genre arrivent à se produire et que les auteurs ne sont pas mis hors d’état de nuire ? D’où provient donc la faille ?

Le mode opératoire du double meurtre qui s’est produit le dimanche dernier est similaire à celui utilisé pour abattre deux animateurs de la radio chrétienne de Tombouctou, Samuel Dicko et Joël Dicko, et le blogueur Sahara Rebelle, le 17 décembre 2015. A ce jour, les criminels courent toujours. Et que dire de l’assassinat du Capitaine Hamata Ag Oumalha, le 31 juillet 2016 ? Là encore, il n’y a aucune trace même si AQMI a revendiqué le meurtre en justifiant son acte par le fait que la victime était un collaborateur des forces loyales contre les terroristes. Actuellement, la question que certains se posent c’est : à qui le tour ?

En tout cas, la situation est très préoccupante et si rien n’est fait cela compromettra davantage le retour d’une paix définitive au nord du Mali.