De sources dignes de foi, c’est finalement ce vendredi 10 mars que sera installée l’autorité intérimaire de Tombouctou. A la tête de cette instance importante de l’accord, c’est un proche de la CMA, en l’occurrence Boubacar Ould Hamady qui y sera investi.
A noter que cette cérémonie a déjà connu deux reports à savoir le 3 et le 6 mars dernier. Des ajournements dûs au mécontentement de certains groupes armés craignant leur exclusion. Parmi eux certains avaient même occupé l’Assemblée régionale avant de l’évacuer après une promesse de les inclure.
Toutefois, depuis le jeudi 2 mars dernier, le Congrès pour la Justice dans l’Azawad (CJA), s’estimant léser, a déployé une colonne de plusieurs véhicules avec à leur bord des éléments lourdement armés à l’entrée de la ville pour empêcher l’installation de ces autorités intérimaires à Tombouctou. La principale revendication de ce mouvement qui n’est pas signataire de l’accord d’Alger c’est son inclusion dans tous les organes de mise en œuvre de l’accord y compris les autorités intérimaires.
Joint par nos soins, le porte-parole de ce mouvement a déclaré que ses éléments prendront la ville au cas où l’Etat persisterait à installer les autorités intérimaires sans eux. Il convient de signaler qu’au cours des négociations, il nous est revenu que le gouvernement malien a donné son accord de principe pour que ce mouvement ait des représentants dans certains organes de mise en œuvre de l’accord tels que le CSA, les sous-comités thématiques, la RSS, etc. Il s’est même dit disposer à désigner des éléments de ce mouvement comme conseillers spéciaux du gouverneur de région. Toutefois, il a opposé son véto à les inclure au sein des autorités intérimaires. En tout cas, c’est une journée très chaude qui est attendue ce vendredi 10 mars et il n’est pas étonnant de voir intervenir la MINUSMA et la force Barkhane pour éviter que la situation ne dégénère. Une situation qui pourrait même entrainer un nouveau report.