Selon l’un des responsables de l’antenne régionale de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation à Tombouctou, son bureau est prêt à recevoir les plaintes des citoyens. Avant d’insister sur la nécessité d’identifier avec précision les sites des plaintes et la fourniture de données personnelles telles que le nom, l'adresse et le type de la plainte pour qu’elle soit traitée dans les meilleurs délais. Il a ajouté que le bureau reçoit des plaintes concernant les mauvais traitements et des violations flagrantes de la loi.
C’est dans ce cadre que nous avons eu un échange avec une dame répondant au nom de Marieme Mint Oumar. Celle-ci était venue déposer une plainte pour que la lumière soit faite sur les circonstances de la mort de son petit-fils. C’est ainsi qu’elle a déclaré « oui, j’ai déposé une plainte dans le bureau de Tombouctou et les membres m’ont très bien reçu. Je leur ai informé que mon petit-fils Salem a été tué dans des conditions obscures dans la localité d’Abaraz, dans l’extrême Nord de Tombouctou après son interrogatoire par l’armée. Je ne suis pas certaine si ce sont eux qui sont les auteurs du meurtre de mon petit-fils. D’où cette plainte que je viens de déposer pour que la lumière soit faite et j’espère que ce bureau m’aidera à lui rendre justice ».
S’agissant des craintes suscitées par certains citoyens sur l’opérationnalisation de ce bureau, notre source de préciser qu’actuellement le bureau fonctionne efficacement presque jusqu'à 24 heures et qu’aucune plainte ne reste sans réponse.
Toutefois, il a reconnu que par le passé, dans les premiers instants qui ont suivi sa mise en place, le bureau a connu quelques problèmes techniques qui ont duré deux semaines. Avant de déclarer qu’actuellement, son opérationnalisation est effective et que le travail se fait normalement.
S’agissant des difficultés rencontrées par les citoyens au sujet des violations pendant la crise, des dizaines d’hommes et de femmes se présentent chaque jour pour déposer des plaintes dont certaines sont relatives à la démolition de maisons et même des cas de meurtres intervenus durant cette période.
A signaler que la CVJR est considérée comme l’une des plus importantes commissions prévues par l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Elle dispose de bureaux régionaux à Gao, Kidal, Tombouctou, Mopti et Ségou.
Toutefois, certains observateurs estiment qu’elle devrait disposer de bureaux dans les régions nouvellement créées à savoir Taoudéni et Ménaka où des violations ont également été commises durant la crise.
Massiré DIOP
