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Tunisie : Le Maire de Goundam déplore l’absence de femmes dans le Comité de Suivi de l’Accord

Par kibaru

Du 24 au 26 octobre, la ville de Hammamet, en Tunisie, a abrité une conférence sur les droits politiques des femmes, avec plus d’une centaine de participants, majoritairement des femmes, issues de tous les continents.

Le Mali a été fortement représenté sur proposition du CMDID. Au cours de la 2e journée des travaux, le Maire de Goundam, Mme Oumou Sall Seck a présenté une communication sous le thème "la violence contre les femmes en politique" Cas du Mali. Pour ce faire, elle s’est inspirée de sa propre expérience en tant que première femme élue Maire en 2004 dans les régions du nord du Mali et dans la Commune urbaine de Goundam.

Dans son intervention, elle a rappelé qu’il n’existe aucune restriction dans le cadre juridique y compris la constitution au Mali qui interdit une femme à être élue ou nommée dans des postes de prises de décision.

Cependant, elle a souligné l’existence d’obstacles liés aux facteurs sociaux, culturels, traditionnels, des résistances socioculturelles et des pratiques politiques discriminatoires qui peuvent être assimilés à la violence politique à l'égard des femmes.

Quant au rôle de la femme dans le processus de paix au Mali, elle a noté que leur représentation dans les instances de mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali demeure insignifiante. A ce sujet, elle a déploré l’absence de femme malienne au sein du Comité de Suivi de la mise en œuvre de l’Accord. Pourtant, beaucoup d’observateurs avertis ont insisté sur l’impérieuse nécessité d’associer les femmes dans le processus de paix. D’autant qu’elles continuent à payer un lourd tribut de la crise de 2012.

Enfin, s’agissant de la représentativité des femmes dans les organes dirigeants des partis politiques, leur nombre reste réduit dans l’espace politique bien que seulement deux partis politiques soient à l’heure actuelle dirigés par des femmes sur une centaine, voire plus de formations politiques légalement enregistrées.

Pour le Maire de Goundam, « les pratiques malsaines au sein des partis politiques tendent à réduire l’importance des femmes en ne leur offrant souvent pas des postes clés ou en déclarant subtilement seulement que pour ce poste c’est mieux d’avoir un homme ». Elle a également indiqué qu’au sein des partis politiques, l’organisation interne impose l’existence d’un « Bureau des Femmes du Parti » (dont le rôle est plus réduit à la « mobilisation des masses » lors des élections). Selon elle, « une telle pratique marque ainsi une frontière entre les hommes et les femmes d’une même entité politique ; ce qui ne favorise pas leur épanouissement ; il en est de même du rôle (largement légué au second plan) qu’on leur attribue, surtout dans la recherche de poste électif ».

Avant de clore son intervention, elle a formulé quelques propositions. Parmi celles-ci l’adoption d’une approche multidisciplinaire sur les questions d'égalité qui semble plus juste et flexible via la mise en place de plan interministériel de lutte contre la violence faite aux femmes, y compris les actes d'harcèlement et de violence politique ; la mise en place d'un Observatoire National pour l'égalité sous les auspices de la présidence ou de la primature avec un budget approprié.