Zarho (Tombouctou) : Le Colonel Abass Ag Mohamed Ahmed annonce sa démission du CJA et rejoint le MNLA

Par kibaru
illustration

L’annonce a été faite hier en marge de la rencontre intercommunautaire de la tribu Kel Ançar et Alliés, organisée à Zarho, localité située à environ 160 km à l’Est de la ville de Tombouctou. En effet, le chef d’état-major du mouvement Congrès pour la Justice dans l’Azawad (CJA) le Colonel Abass Ag Mohamed Ahmed non moins frère du chef de la tribu Kel Ançar a fait part de son intention de démissionner de son mouvement. Il a ainsi indiqué qu’il comptait rejoindre le MNLA.

Cette décision fait suite à la récente tournée effectuée par le chef du MNLA, Bilal Ag Acherif non moins président en exercice de la CMA, dans la région de Tombouctou. Pour la circonstance, ce dernier avait même rendu visite aux bases du CJA à Gargando et Razelma avant de demander à ce mouvement d’adhérer au MNLA. Ce que la direction politique du mouvement a refusé avant de souligner sa disponibilité à adhérer à la CMA en tant qu’entité indépendante.

Pourtant, certains éléments n’ont pas été indifférents au propos tenus par le chef du MNLA. Ce qui semble être le cas du chef d’état-major du CJA, le Colonel Abass Ag Mohamed Ahmed. Pour autant, il convient de préciser que ce dernier comme la plupart des cadres du CJA sont des transfuges du MNLA. Le Colonel Abass était même le chef d’état-major de ce mouvement dans la région de Tombouctou. Puis, il a quitté ce mouvement pour rejoindre le HCUA avant de claquer les portes de ce dernier pour faire partie des membres fondateurs du CJA. Notons que beaucoup s’étonnent de cette annonce puisqu’actuellement le CJA est un mouvement qui a su s’imposer durant la période d’installation des autorités intérimaires. Ce qui lui a d’ailleurs valu d’obtenir des places au niveau de ces structures ainsi que des postes de conseillers spéciaux auprès du gouverneur. Et le Colonel Abass y a joué un rôle de premier plan puisqu’à la tête d’une centaine d’hommes armés, il avait réussi à bloquer l’entrée de la ville de Tombouctou jusqu’à la satisfaction des doléances exprimées par son mouvement. Il était aussi reconnu dans la lutte contre les djihadistes engrangeant de nombreux succès militaires contre eux. D’ailleurs, cette situation lui a même valu des menaces de mort de la part des éléments du groupe dirigé par Iyad Ag Ghali (JNIM).

A coup, sûre cette démission va affecter le CJA, mais ses leaders politiques assurent que le mouvement poursuivra son chemin. D’après eux, d’autres mouvements ont connu des départs de taille mais ce n’est pas pour autant qu’ils ont été dissous. Ils en veulent pour preuve, le MNLA qui, malgré le départ de plusieurs de ses cadres dont le Colonel Abass, lui-même, continue à vivre. Il y a aussi le cas du HCUA qui, malgré la mort de son chef militaire, Cheick Ag Aoussa, en octobre 2016, vit toujours. Pour les responsables du CJA, même si ce départ va affecter le mouvement, cela n’est pas une raison pour le dissoudre. D’aucuns estiment que sa décision de rejoindre le MNLA est le fruit de pressions qu’il aurait subies, sans donner davantage de précision.

Signalons que jusqu’à l’heure où l’on fait ces écrits, cette décision du Colonel Abass n’a pas été transmise au bureau politique du CJA. Raison pour laquelle, son successeur n’a pas été désigné. Même s’il est prévu que cette question soit tranchée au cours d’un congrès, la désignation d’un remplaçant par intérim du Colonel Abass pourrait intervenir dès demain dimanche lors d’une rencontre convoquée par le mouvement à Gargando. La question qui se pose est de savoir maintenant si ce départ n’en n’annonce pas d’autres ? Ce qui pourrait écourter la durée de vie de ce mouvement.